Souvent, l’art des Scythes a souvent été traité de façon partielle ou à l’ombre des civilisations sédentaires de la Grèce, de l’Iran ou de la Chine. Avec quelques raisons, puisque les chronologies sont difficiles à établir et que cet art si riche échappe aux catégories habituelles.
Nomades, engagés dans un rapport au monde totalement différent, les Scythes n’avaient évidemment ni les moyens ni les objectifs artistiques de leurs voisins, et, en particulier, se sont peu souciés de la représentation de l’homme. Ainsi, écrit Véronique Schlitz dans son introduction, "pour l’Occident, l’art des Scythes a constitué, face à l’art humain, trop humain de l’Antiquité classique, un contrepoids indispensable, il a offert l’autre terme d’une alternative esthétique."
Et c’est dans un vaste bestiaire que ce peuple en mouvement perpétuel – qui bénéficia de la curiosité de très rares auteurs grecs, comme Hérodote ou Strabon –, a puisé son inspiration. Dans l’or se multiplient ainsi les figures de chevaux, de cerfs, de sangliers ou de félins, qui témoignent de l’étendue des territoires parcourus, du Danube au Fleuve Jaune, entre Europe et Asie.
Et c’est, explique encore l’auteur, en étudiant les marges géographiques, que l’on peut, en repérant telle ou telle influence, fonder un cadre d’étude et démêler l’écheveau complexe de cette civilisation, active du VIIIe avant J.C. au premier siècle après J.C.
Véronique Schiltz, "Les Scythes et les nomades des steppes", collections L’Univers des formes, Éditions Gallimard, 480 p., 680 F.
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L’art des Steppes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°10 du 1 janvier 1995, avec le titre suivant : L’art des Steppes