L’art au corps à corps

Les débats prévus au Quai Branly envisagent, en faisant le lien entre l’histoire de l’art et l’anthropologie, de comprendre la performance dans sa dimension historique et l’implication du corps dans les pratiques artistiques et rituelles. Les artistes présents lors du colloque, dont les vidéos de performances seront projetées, ont tous en commun d’associer leurs travaux artistiques à ce type de pratique. Dans Paso Doble, les artistes Miquel Barcelò et Joseph Nadj mettent en scène, à l’aide de masques et par la création instantanée, ces cérémonies rituelles dont l’intérêt était en partie de provoquer et surprendre le public. Plus proches du Body art, les performances d’Orlan ou de Barthélémy Toguo peuvent, quant à elles, s’assimiler aux pratiques de mutilation ou de scarification de certaines sociétés.
Dans une forme plus expérimentale, plus proche du happening, les artistes des grandes écoles d’art s’invitent dans les espaces de la collection permanente du MNAM. Selon les cessions, ils improvisent des dialogues entre les œuvres et la danse, la musique, le design ou la création sonore et renouvellent ainsi notre pratique culturelle en donnant à voir le musée et les collections autrement. Cette mise en scène, en impliquant le spectateur, a la volonté de le faire participer à l’expérience de l’artiste, et de l’emporter dans le processus de création.
Autant d’images donnent à voir la diversité d’une discipline, d’une pratique à part dans l’histoire de l’art.