À page pleine, des corps anodins et mythiques, colorés et diffus, noyés dans l’aquarelle, montent à l’assaut des mots.
Des âmes démembrées, tout juste suggérées, s’enchâssent à la rime, englouties dans des abîmes de lavis couchés sur le papier. D’un monde de l’écrit nous sommes passés à l’époque des images. Et là où Dante Alighieri, inventant une langue à la mesure de ses propres tournures, nous propose un rêve visionnaire, fourni et détaillé, qui a construit notre image de la justice humaine par-delà toute vie depuis maintenant 700 ans, Miquel Barceló s’attelle ici à mettre en mouvement le travail nécessaire de l’imaginaire. Par sa grammaire visuelle singulière qui excite nos doutes et éprouve nos facultés de discernement, c’est son écho allégorique qui se prolonge en nous à présent. Depuis l’origine des sentiments, chaque page allant de l’avant, il remonte notre moelle épinière et s’établit au pinacle de notre esprit, durablement. Comme le propre de toute vision est de nous emmener tout entier au-delà de nous-mêmes vers une destinée, le vertige est intact.
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La Divine Comédie
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°749 du 1 décembre 2021, avec le titre suivant : La Divine Comédie