Essai. On le savait, la pratique qui consiste à déplacer ou à détruire des statues n’est pas une invention récente.
Bertrand Tillier, historien spécialiste de culture visuelle, étudie dans son ouvrage l’accélération récente de cette forme symbolique radicale de contestation qu’il baptise « statuoclastie ». Ce terme, à la différence de l’iconoclasme, connoté religieusement, ou du vandalisme, trop vaste, rappelle le pouvoir extraordinaire des statues de « grands hommes ». Situées dans l’espace public, celles-ci incarnent le pouvoir des idéologies et le pouvoir tout court. Tillier analyse avec précision de nombreux cas – particulièrement dans l’Europe de l’Est – et propose de placer ces « statues en disgrâce » tantôt dans des musées, tantôt dans des lieux voués à les conserver et les exposer. Une manière pertinente de ne pas oblitérer le passé tout en l’accompagnant d’une dimension critique.
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La chute des idoles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°601 du 16 décembre 2022, avec le titre suivant : La chute des idoles