De ce « géant monstrueux n’ayant qu’un œil au milieu du front » qui définit ordinairement ce qu’est un cyclope, celui que Jean Tinguely a imaginé en plein cœur de la forêt de Milly ne possède que la seconde qualité. Réalisé en toute complicité avec quelques amis du Nouveau Réalisme et d’ailleurs : Niki de Saint Phalle, Spoerri, Larry Rivers, Eva Aeppli, Jean-Pierre Raynaud, etc., son cyclope est bien plus ludique qu’effrayant. Commencée en 1969 et achevée en 1994, trois ans après la mort de son concepteur, l’œuvre est propriété de l’État depuis 1987.
Véritable monument entre totem et génie du lieu, Le Cyclop de Tinguely célèbre le triomphe de l’objet et de la machine. Pour les adeptes de promenade dominicale qui veulent conjuguer nature et culture, c’est un plan idéal. Surtout s’ils prennent le soin d’avaler l’ouvrage qui vient de lui être consacré et qui relate les différentes étapes de l’aventure de sa création. En français, anglais et allemand dans le texte (enfin !), appuyé par une documentation avantageuse et éclairée, c’est un excellent guide et mode d’emploi à la découverte d’une œuvre singulière qui ne peut pas laisser indifférent.
Virginie Canal, Jean Tinguely, Le Cyclop, photos de Tadashi Ono, Centre national des arts plastiques/Isthme éditions, 2007, 200 p., 19,80 €.
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Jean Tinguely, un Cyclop bon enfant
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°595 du 1 octobre 2007, avec le titre suivant : Jean Tinguely, un Cyclop bon enfant