Il faut sauver le livre d’art

Le livre d’art souffre d’importants maux, c’est vrai, dont le plus grave est la saisonnalité (lire notre enquête p. 22). « Le livre d’art n’aime que Noël », titrait le supplément du Monde. Regrettons-le.
À sa création en 1988 par le SNE, Le Mai du livre d’art entendait déjà lutter contre cette tendance en relançant le marché cinq mois après les fêtes. Mais après vingt éditions, le livre d’art n’aime toujours pas le mois de mai. Bien sûr, il ne s’agit pas de supprimer la manifestation, mais de l’événementialiser (ni la création d’un salon, ni l’association à la Nuit des musées ne suffisent  !). Un thème pourrait par exemple définir chaque édition. Des prix pourraient récompenser diverses catégories : livres photo, catalogues, essais, etc. Une mention des lecteurs pourrait être décernée et, chaque année, un éditeur pourrait se voir « invité » hors concours. Des pistes existent pour faire que les mois de mai se suivent sans se ressembler.
Pour l’heure, le prix 2008 revient au très attendu Vocabulaire technique de la photographie, dirigé par Anne Cartier-Bresson aux éditions Marval. Dès sa sortie, le « VTP », qui définit les objets, les procédés et les techniques de la photographie depuis son invention, s’est imposé auprès des conservateurs, collectionneurs et amateurs. L’ouvrage est intelligent, beau. Il faut donc impérativement agir pour que demain d’autres livres comme celui-là continuent d’être édités. Et primés.