Le dictionnaire de la RMN consacré aux arts de l’Islam se veut accessible tant aux spécialistes qu’aux néophytes.
Sans attendre l’ouverture, d’ici à deux ans, du nouveau département consacré aux Arts de l’Islam dans la Cour Visconti du Musée du Louvre, le grand public peut d’ores et déjà se familiariser avec le sujet grâce au Dictionnaire des Arts de l’Islam que viennent de publier les éditions de la Réunion des Musées nationaux (RMN) et Fayard. Un ouvrage aussi pédagogique que pratique, à mi-chemin entre le guide de visite et le manuel spécialisé, de l’aveu même de son auteur. « Mon ambition est de fournir au curieux, au touriste, au visiteur d’un musée, à l’honnête homme comme au spécialiste, un outil qui lui permette à la fois d’aller directement au renseignement qu’il cherche et d’avoir, s’il le souhaite, une vue synthétique des différentes expressions des arts de l’Islam », explique Jean-Paul Roux, directeur de recherche honoraire au CNRS, ancien enseignant des arts de l’Islam, spécialiste de l’histoire des religions. Accessible à tous, richement illustré, l’ouvrage embrasse une vaste zone géographique, de l’Atlantique à l’Inde, du Caucase à l’Afrique. Tout en reconnaissant une inévitable part d’arbitraire et de subjectivité dans ses choix, l’auteur a rédigé près de cinq cents notices sur les villes et sites archéologiques incontournables, les divers types monumentaux et architecturaux, les styles et genres, sans oublier les grandes dynasties ainsi que quelques personnalités et artistes. Une quinzaine d’articles a, en outre, été consacrée aux différents États musulmans contemporains ou à des zones géographiques qui en regroupent plusieurs, à l’instar des Balkans ou de la région formée par la Syrie, le Liban et la Palestine. Les œuvres d’art les plus célèbres sont souvent mentionnées dans les articles dévolus aux genres dont elles dépendent (ivoires, céramiques, tapis…). Une place particulière a été accordée aux arts décoratifs et à ceux considérés comme « mineurs » en Occident, mais s’avérant essentiels en terre d’Islam, comme c’est le cas de la miniature. La Charia condamnant la représentation des êtres vivants, la place des figures animales et humaines n’est pas sans poser problème à l’historien d’art. Ayant largement étudié la question au cours de sa carrière, Jean-Paul Roux y fait souvent référence afin de rendre à la représentation figurée « la place qu’elle mérite et souligner le rôle qu’elle a joué, même quand on s’est acharné contre elle ». Les nombreuses reproductions des œuvres conservées aux musées du Louvre, des Arts décoratifs, Guimet ou Cluny à Paris, au British Museum et au Victoria and Albert Museum de Londres, au Musée du Palais de Topkapi à Istanbul ou encore à l’Iran Bastan Museum de Téhéran apportent un éclairage indispensable à un art encore aujourd’hui trop méconnu, s’étonne Jean-Paul Roux, et ce, malgré son évidente influence sur l’Occident chrétien.
Jean-Paul Roux, Dictionnaire des arts de l’Islam, éditions RMN et Fayard, Paris, 2007, 496 p., 75 euros, ISBN 978-2-711-85383-0.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
« I » comme Islam
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°277 du 14 mars 2008, avec le titre suivant : « I » comme Islam