Les souvenirs de Michel Laclotte, historien de l’art, conservateur, directeur du Louvre, se dévorent. On y vit, avec celui qui en fut l’artisan, la création du musée d’Orsay, la conception et la construction du Grand Louvre.
On y croise Roberto Longhi et Charles Sterling, André Malraux et Valéry Giscard d’Estaing. Les afficionados du milieu de l’art et des musées entreront dans l’ouvrage par l’index. Mieux vaut y pénétrer par les premières pages, élégante évocation d’une enfance malouine bercée par la mer et les lectures de Chateaubriand. On comprend, grâce à cet amoureux de l’Italie et des « fonds d’or » des peintres de Sienne, le travail d’un « pèlerin passionné » de l’histoire de l’art. Surtout, Laclotte rappelle ce que doit être un musée aujourd’hui : tout sauf une machine à gagner de l’argent. Il rappelle que les arbitrages, et il fut amené à prendre lui-même beaucoup de décisions qui engageaient les musées de France, doivent toujours, en dernier ressort, revenir à l’autorité scientifique. Derrière l’anecdote, au-delà du récit d’une carrière, on lit dans ces pages la noblesse d’un métier, une haute exigence intellectuelle mise au service de « grands travaux ». De roboratifs mémoires dont il faut conseiller la lecture à tous les étudiants qui veulent se préparer au métier de conservateur, et au public des visiteurs, curieux d’entrevoir les mystères de la grande pyramide.
Michel Laclotte, Histoires de musées, souvenirs d’un conservateur, Scala, 2003, 357 p., 18, 50 euros.
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Histoires de musées, souvenirs d’un conservateur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°549 du 1 juillet 2003, avec le titre suivant : Histoires de musées, souvenirs d’un conservateur