CATALOGUE. La vision romantique de l’artiste se délassant par la gravure entre deux grandes commandes de peintures, pour la beauté de l’art, vit peut-être ses derniers instants.
L’exposition « Hieronymus Cock, La gravure à la Renaissance », organisée par le Musée M. de Louvain, en Belgique [jusqu’au 9 juin], rappelle que la gravure a été, au XVIe siècle, un commerce comme un autre, avec ses artisans, ses adresses, ses routes commerciales et ses entrepreneurs, dont certains furent plus inspirés que d’autres.
Hieronymus Cock (1517/18-1570) est de ceux-là. Son nom ne dit plus grand-chose aujourd’hui, il est pourtant le fondateur, avec son épouse, Volcxken Diericx, de l’une des plus célèbres maisons d’édition ouverte à Anvers en 1548 : Aux quatre vents, dont le rayonnement, en plus d’un demi-siècle d’activité, a dépassé largement les fortifications de la ville florissante. Ses gravures sur cuivre – près de deux mille –, œuvres de reproduction (de maîtres contemporains italiens, comme Bronzino, ou anciens, comme Van der Weyden ou Raphaël), de commandes et de cartes géographiques, furent diffusées dans toute l’Europe. Fils et frère de peintres, lui-même inscrit à la guilde de la ville pour laquelle il a réalisé quelques grandes commandes – dont aucune ne peut lui être attribuée aujourd’hui –, Cock eut l’intelligence de signer de son nom d’éditeur les estampes qui sortaient de son atelier et de s’entourer d’artistes talentueux, comme Johannes Wierix et celui dont le nom devait traverser les siècles : Pieter Bruegel. Son flair et son entregent firent sa richesse et sa notoriété. À l’époque du moins.
Par la qualité de ses contributions scientifiques, par la finesse et le nombre de ses reproductions, le catalogue qui accompagne l’exposition louvaniste fait honneur à la famille des catalogues autant qu’il rend un hommage appuyé à l’un de ces personnages d’arrière-plan qui font l’histoire. La grande !
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Hieronymus Cock : La gravure à la Renaissance
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Abonnez-vous dès 1 €Hieronymus Cock : La gravure à la Renaissance, Fonds Mercator, 416 p., 320 ill., 65 euros.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°657 du 1 mai 2013, avec le titre suivant : Hieronymus Cock : La gravure à la Renaissance