Depuis sa petite enfance en Lettonie jusqu’à la réalisation de la chapelle de Houston, au Texas, en passant par l’exil, les années d’apprentissage et sa participation à l’expressionnisme abstrait, France 5 retrace la vie et la carrière de Mark Rothko dans un documentaire à la fois didactique et poétique.
“Je ne peins pas des objets mais des idées”, déclarait Mark Rothko. Le film que lui consacre Isy Morgensztern cherche avant tout à respecter l’esprit de cet artiste qui avait choisi la couleur pour traduire ses émotions. Prenant pour décor des images de New York, d’ateliers et de musées américains, le réalisateur s’amuse à faire défiler les créations de l’artiste, en commençant par ses premiers dessins et les tableaux réalistes ayant pour thème le métro des années 1930. Apparaissent ensuite les aquarelles, qui lui permettent d’élaborer une forme d’écriture automatique, puis les tableaux dits “multiformes”, des figures abstraites éclatantes qui semblent flotter dans l’espace. Leur succèdent les célèbres blocs colorés, souvent comparés à des fenêtres donnant sur un univers inconnu. Subtilement, le film nous montre comment Rothko décompose la figure humaine pour trouver son propre langage. Grâce aux images de synthèse, il est possible de projeter ce qu’aurait été le vaste décor conçu pour un restaurant américain en 1958 – projet auquel Rothko avait finalement renoncé. Ce procédé permet au spectateur de s’immiscer un peu plus dans l’univers si particulier du peintre. En pleine dépression, l’artiste élabore une palette sombre – du noir et brun foncé associés à des camaïeux de bordeaux – avant de se suicider le 25 février 1970. Le documentaire s’achève sur sa dernière œuvre répertoriée, un rouge vif monochrome habité d’une seule ligne de démarcation que la voix off compare à “une blessure impossible à cicatriser”.
Mark Rothko, 1903-1970, réalisé par Isy Morgensztern, 52 min, 2003, dim. 13 avril, à 9 h 20 sur France 5
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Fenêtre sur l’art
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°168 du 4 avril 2003, avec le titre suivant : Fenêtre sur l’art