Plus qu’ailleurs, le patrimoine en Israël reste un sujet très politique. Chloé Rosner retrace dans son ouvrage l’origine de cette politisation de l’archéologie dès la fin du XIXe siècle, lorsque les premières sociétés savantes juives ont été créées en Palestine.
Souvent inspirés par le sionisme, ces archéologues juifs cherchaient les traces d’un passé idéalisé pour justifier la construction d’un foyer national juif. Les rivalités avec les puissances européennes et les congrégations religieuses ont entraîné une course à la propriété terrienne, renforcée par la complexité du droit local sous le mandat britannique. Car posséder la terre autour d’un site biblique ou d’un monument garantissait de pouvoir le fouiller : ouvriers, bénévoles et colons juifs arrivés récemment ont contribué à ces recherches destinées à renforcer le récit national juif en construction. Chloé Rosner souligne d’ailleurs le rôle fédérateur de l’archéologie et du patrimoine au sein des communautés juives de Palestine, de culture hétérogène : peu de juifs européens connaissaient le territoire, et il fallait les y attacher par un patrimoine commun. Après 1948, toute la société israélienne s’est investie dans l’archéologie, des séjours étudiants sur le site de Massada aux leaders politiques archéologues de formation, en passant par l’université hébraïque de Jérusalem : il fallait faire nation autour du patrimoine juif sur la terre d’Israël.
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Exhumer l’histoire d’Israël
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°773 du 1 mars 2024, avec le titre suivant : Exhumer l’histoire d’Israël