Eric Karpeles : "Le Musée imaginaire de Marcel Proust"

Le petit musée idéal du divin Marcel

Par Jean-Christophe Castelain · L'ŒIL

Le 23 février 2009 - 202 mots

Les amoureux d’À La Recherche du temps perdu vont pouvoir relire leur missel en accéléré.

Cet ouvrage reproduit les trois cents tableaux cités par Proust avec, pour chacun d’eux, le paragraphe où il y est fait référence et une courte introduction qui replace le texte dans son contexte. Le tout suivant la chronologie de la Recherche. Les impatients se précipiteront sur la dernière visite de Bergotte au Louvre pour y contempler le petit pan de mur jaune dans La Vue de Delft de Vermeer, le peintre préféré de Swann et de Proust.
Bien que les goûts et le principe narratif du divin Marcel le portent de préférence vers la Renaissance, il est très marqué par les Nymphéas de Monet. En revanche la peinture moderne le touche peu, il n’est plus de cette époque (il meurt en 1922). Les Guermantes se font l’écho des probables clivages dans les salons de l’époque, entre Oriane qui collectionne les toiles d’Elstir dans lequel on reconnaît Manet, et Basin plus sensible à la peinture de genre. Doté d’une immense érudition artistique, Proust n’avait aucun tableau chez lui. La mémoire, toujours la mémoire.

Eric Karpeles, Le Musée imaginaire de Marcel Proust, Thames & Hudson, 352 p., 32 euros.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°611 du 1 mars 2009, avec le titre suivant : Eric Karpeles : "Le Musée imaginaire de Marcel Proust"

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