À l’époque ottomane, les élus qui franchissaient les portes du grand sérail avaient l’interdiction formelle de s’aventurer dans les appartements du harem.
À l’approche du lieu clos, jalousement gardé par ses anges noirs, les eunuques, le visiteur devait se voiler le visage et incliner la tête jusqu’à mi-corps. Créatures insaisissables, les femmes du sultan sont de véritables énigmes pour l’imaginaire occidental et entretiennent les fantasmes des peintres européens.
Dans son excellent ouvrage, Le Harem des Lumières, Emmanuelle Peyraube revient sur ces peintres voyageurs qui, faute de pouvoir pénétrer les mystères du monde oriental, les réinventent à travers leur propre culture. Les représentations de la femme ottomane de Jean-Étienne Liotard, Antoine de Favray ou encore Jean-Baptiste Hilair semblent d’une telle authenticité qu’elles forgent pour longtemps l’image du harem. À l’inverse, les « turqueries » renvoient à un univers de fantaisie, tour à tour théâtral avec le peintre Antonio Guardi ou plus galant comme chez Fragonard et Boucher.
Ainsi ce livre parcourt-il les différentes images de la femme orientale au XVIIIe siècle. L’odalisque à la peau satinée, aux formes délicates, parée d’or et de jaspe serait-elle un mirage ?
Emmanuelle Peyraube, Le Harem des Lumières, l’image de la femme dans la peinture orientaliste au XVIIIe siècle, éditions du Patrimoine, 165 p., 39 euros
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Emmanuelle Peyraube : Le Harem des Lumières
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°603 du 1 juin 2008, avec le titre suivant : Emmanuelle Peyraube : Le Harem des Lumières