Alain Margaron publie deux ouvrages consacrés à Michel Macréau et Anselme Boix-Vives, qui sont à l’honneur actuellement à la Halle Saint-Pierre.
Lieu parisien d’exception consacré à l’art brut, la Halle Saint-Pierre accueille actuellement deux expositions parallèles : la première sur Michel Macréau (1935-1995), la seconde sur Anselme Boix-Vives (1899-1969). Promoteur de longue date de l’œuvre de ces deux artistes, Alain Margaron profite de l’occasion pour organiser deux accrochages consacrés à ces peintres atypiques dans sa galerie du Marais, et surtout pour publier deux ouvrages à leur sujet. Depuis 2002, le galeriste s’est investi dans le domaine de l’édition, proposant des publications dépassant le cadre du simple catalogue d’exposition commerciale. Parmi ses auteurs, on retrouve entre autres des artistes (Fred Deux, Martial Raysse), un ancien ministre (Jean-Jacques Aillagon), un poète (Bernard Noël), des critiques d’art (Gérard Durozoi, etc.), des historiens de l’art ou encore des journalistes (Lydia Harambourg, Emmanuel Daydé, Alexandre Grenier, etc.). Le ton n’est jamais le même, mais l’esprit reste identique : les artistes y sont célébrés avec pudeur et respect. Si ces deux ouvrages ne relèvent pas d’un travail scientifique, ils offrent des analyses souvent très sensibles sur le travail d’artistes que l’on classe volontiers parmi les représentants de l’art brut. Alexandre Grenier (pour Michel Macréau) et Emmanuel Daydé (pour Anselme Boix-Vives) ponctuent leurs textes de références littéraires, philosophiques et bien sûr artistiques, où Georges Dubuffet, maître autoproclamé de l’art brut, a toujours son mot à dire. L’on apprend ainsi qu’Harald Szeemann fut parmi les premiers à être séduits par les toiles multicolores d’Anselme Boix-Vives, immigré espagnol d’origine plus que modeste qui, obéissant à ses pulsions, s’est pris au jeu de la peinture à l’âge de 63 ans. Auteur d’une œuvre brutale et chargée d’émotion, Macréau l’insoumis n’a, lui, jamais été accepté dans le cercle de Dubuffet.
À signaler enfin parmi les parutions récentes de la galerie, le bel essai toujours signé Emmanuel Daydé consacré à Aurel Cojan. Le texte replace l’artiste roumain dans son contexte historique et géographique, le rattachant aussi bien à l’humour absurde d’un Eugène Ionesco qu’à la « technique percussive » du violoniste Georges Enesco.
Michel Macréau, Entre diable et Dieu , texte d’Alexandre Grenier, 136 p., 80 ill. couleurs, 28 euros, ISBN978-2-9533589-1-9.
Anselme Boix-Vives, L’Aménagement du monde, texte d’Emmanuel Daydé, 122 p., 100 ill. couleurs, 25 euros, ISBN 978-2-9533589-2-6
Aurel Cojan, Le Piéton de l’air, texte d’Emmanuel Daydé, 120 p., 80 ill. couleurs, 25 euros, ISBN 978-2-9533589-0-2.
« Michel Macréau », jusqu’au 28 août, et « Anselme Boix-Vives », jusqu’au 21 août, Halle Saint-Pierre, 2, rue Ronsard, 75018 Paris, tél. 01 42 58 72 89, tlj 10h-18h, www.hallesaintpierre.org
« Michel Macréau », jusqu’au 9 mai, et « Anselme Boix-Vives », du 14 mai au 4 juillet, Galerie Alain Margaron, 5, rue du Perche, 75003 Paris, tél. 01 42 74 20 52, www.galerieamargaron.com
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°302 du 2 mai 2009, avec le titre suivant : Éditions originales