ITALIE
L'écrivain à la tête de la prestigieuse maison d’édition Adelphi, qu’il dirigeait depuis un demi-siècle, s’est éteint à 80 ans.
Le monde de la culture italien pleure la disparition de Roberto Calasso, une « institution littéraire à lui tout seul » comme le qualifiait la revue littéraire The Paris Review. Écrivain érudit, il fut surtout le président de la maison Adelphi pour laquelle il a œuvré pendant une soixantaine d’années. Il en devient son directeur éditorial en 1971 puis son président en 1999 avant d’en faire l’acquisition en 2015 pour empêcher son rachat par l’éditeur Mondadori. Son but était d’en faire « une bibliothèque idéale » exigeante dans le choix des auteurs et la publication des textes.
Ses écrits ont été traduits dans plus d’une vingtaine de langues et traitent aussi bien des civilisations orientales et antiques avec leurs mythes que des maîtres de la peinture italienne ou encore d’écrivains tels que Franz Kafka ou Charles Baudelaire. Parmi ses œuvres les plus connues : La Ruine de Kasch, Ka, Les Noces de Cadmos et Harmonie qui remporta en France le prix du Meilleur livre étranger-essai ou encore La Folie Baudelaire, lauréat du prix Chateaubriand.
Fils d'un professeur d'université, Roberto Calasso naît à Florence en 1941 et découvre très jeune la littérature en se passionnant à 13 ans pour À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Un lien avec la France qui n’a cessé de se renforcer aussi bien avec ses grands écrivains, son histoire, qu’il aborde dans La Ruine de Kasch traitant de Talleyrand, que ses philosophes comme René Girard pour ses travaux sur la notion de sacré.
En 1962, âgé de tout juste 21 ans, il rencontre l’écrivain Roberto Balzen qui s’apprête à fonder à Milan avec le critique littéraire Luciano Foà, les éditions Adelphi. Roberto Calasso y entre immédiatement et contribuera à en faire une maison mythique et unique dans le panorama culturel italien. Ses couvertures couleur pastel sont devenues incontournables. On lui doit notamment l’édition italienne du Récit du pèlerin d’Ignace de Loyola, d’Ecce Homo de Nietzche ou encore des Dits et Contredits de Karl Kraus.
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Disparition de Roberto Calasso, le dernier grand éditeur italien
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