Parler d’images, les décrire, en raconter la genèse et le sens, sans jamais les montrer : telle est la discipline que Nicolas Pesquès s’impose dans cet ouvrage consacré à l’œuvre du peintre Gilles Aillaud (1928-2005).
Privé des images du peintre pour d’obscures raisons liées aux gestionnaires de son fonds, le voilà qui fait de cette contrainte une ambition, et se met au défi de fabriquer des paroles à la hauteur des oeuvres de l’artiste, « de mettre l’écriture en phase avec le muet pouvoir d’écarquillement et de bonheur que cette peinture prodigue ». Un sacré paradoxe puisque Gilles Aillaud lui-même ne détestait rien tant que discourir sur sa création. « Je n’aime pas parler de mes tableaux parce que je n’ai rien à en dire. Leur discours est fait pour être tenu dans leurs propres termes et non dans d’autres », écrivait-il en 1975. D’une écriture didactique et poétique, Nicolas Pesquès nous fait pourtant entrer dans les arcanes de l’œuvre, donnant à voir et à penser, sans l’aide d’une seule image. Un exercice réussi.
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Didactique et poétique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°768 du 1 octobre 2023, avec le titre suivant : Didactique et poétique