C’est l’histoire d’un artiste, vraisemblablement sincère avec lui-même, qui poussa l’art conceptuel au point où toute création devient impossible. Dans les années 1965-1970, Bernar Venet, cet artiste, peint des formules mathématiques impersonnelles afin d’éliminer toute subjectivité dans l’art et de créer des œuvres à sens unique.
Mais après un lustre d’interruption, il découvre avec gourmandise le péché de la forme plastique et décline toutes sortes de sculptures monumentales faites de barres métalliques de section carrée. Au point que ce champion de la commande publique parsème dans le monde entier, places ou jardins publics, ses arcs, rouleaux ou lignes droites. Jusque sur l’autoroute du Sud. Celui qui refusait le principe même de la manière, du style, forcément polysémiques, produit aujourd’hui des œuvres à la fois très identifiables mais aussi très ouvertes.
C’est cette histoire que raconte cette monographie illustrée remarquable, car honnête, bien construite et bien écrite. Mais que les choses soient claires : « Venet ne fait pas des sculptures avec des barres d’acier mais vise à contextifier (sic) des lignes incorporées dans des barres d’acier ».
Thierry Lenain, Bernar Venet, Flammarion, 320 p., 60 €.
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Des lignes incorporées dans des barres d’acier
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°594 du 1 septembre 2007, avec le titre suivant : Des lignes incorporées dans des barres d’acier