Collection « Cabinet des Dessins »

Fernand Léger inaugure une nouvelle collection

Le Journal des Arts

Le 13 juin 1997 - 518 mots

Afin de répondre au goût grandissant du public pour le dessin, Flammarion lance une collection consacrée aux maîtres du dessin de tous les temps, en commençant par Fernand Léger.

Depuis les années soixante, l’engouement d’un public toujours plus large pour les dessins s’est accompagné d’une curiosité accrue pour leur publication. Dès 1951, le Musée du Louvre avait inauguré une politique exemplaire en réalisant des expositions thématiques de dessins – la première fut consacrée à la collection Moreau-Nélaton – qui se poursuit brillamment aujourd’hui. Les catalogues accompagnant ces manifestations pèchent parfois par une illustration réduite à des formats trop petits, ce qui rend beaucoup d’œuvres difficilement lisibles. Mais c’est en Italie que les plus grands efforts ont été entrepris pour faire connaître les dessins, en particulier ceux des collections publiques italiennes. L’éditeur Fabbri, à Milan, a publié dans les années soixante des livres bon marché de grand format, réunissant dans chaque volume une anthologie de "dessins de maîtres" et consacrés à des écoles et à des périodes données.

Bel équilibre
En France, il convient de rappeler l’existence dans les années soixante-dix d’une élégante collection conçue par Henri Scrépel dans le cadre du "Cabinet de Dessin" et intitulée "Les Carnets de Dessins," qui a enchanté les amateurs par l’élégance de son format, la qualité de son papier et le soin apporté à la reproduction des œuvres. Il faut toutefois déplorer la maigreur des textes, plus inspirés qu’informatifs. Les éditions Flam­marion n’ont pas oublié ce modèle. La collection qu’elles lancent s’est emparée de son titre, "Le Cabinet des Dessins", et même de son format, également carré mais légèrement supérieur à celui de Scrépel. Chacun des volumes comporte 128 pages et 70 à 80 illustrations, ce qui permet un prix de vente raisonnable (145 F). Ce format est-il compatible avec l’ambition de M. Royalton-Kisch d’y publier un Rembrandt, dessinateur prolixe entre tous ? L’éditeur semble avoir trouvé un bel équilibre entre les différentes parties : après un essai introductif consacré à l’importance du dessin dans l’œuvre de Rembrandt, on trouvera une sélection commentée de ses dessins les plus intéressants, puis une étude sur le plus grand collectionneur de l’artiste. Les aspects techniques – type de support, filigrane, marque et signature... – sont suivis d’une chronologie, d’une bibliographie et d’une nomenclature des collections publiques où ces dessins sont conservés. La couleur crème du papier – un peu trop mince cependant – favorise la reproduction des dessins à la pierre noire rehaussée, mais pas celle de certaines couleurs. Le souci de lier dessins et collectionneurs n’étonne guère dans ces publications, dont la direction a été confiée au grand amateur et collectionneur Louis-Antoine Prat et à Pierre Rosenberg, spécialiste incontesté du dessin français et italien. Ce qui est plus inattendu et fort heureux, c’est l’éclectisme que la collection annonce. Avant le Prud’hon de Sylvain Laveissière, qui paraîtra à l’occasion de l’exposition du Grand Palais à l’automne prochain, un volume consacré aux aquarelles et aux gouaches de Fernand Léger par Christian Derouet est dès à présent disponible.

Collection "Cabinet des Dessins"; éditions Flammarion : chaque ouvrage 128 p., 70 ill., format 25 x 25,5 cm, 175 F.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°40 du 13 juin 1997, avec le titre suivant : Collection « Cabinet des Dessins »

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