Catalogue - Georges Clemenceau (1841-1929) vécut plusieurs vies en une. Celle dédiée aux arts orientaux, aujourd’hui révélée par l’exposition du Musée Guimet [lire p. 92], se prolonge par un catalogue très documenté, riche d’illustrations inédites et de synthèses signées par les commissaires de la manifestation.
Cette passion asiatique, dévorante, se lit dans chaque photographie, et c’est aussi tout l’intérêt de l’ouvrage. Imaginait-on ainsi le « Père la Victoire » ? Le Tigre a longtemps rêvé l’Asie, à travers des objets. En 1919, un photographe immortalise le bureau d’un Clemenceau alors au ministère de la Guerre : entre un maroquin et un calot tibétain, un bonze pèlerin en bois côtoie des statuettes japonaises en bronze. Sa collection compte des milliers de pièces dont le catalogue illustre à la fois la variété et la grande qualité. Le Tigre a l’œil. Côté japonais, 3 000 kôgô aux couleurs et aux formes bigarrées, des estampes, des masques de nô et kyogen, accrochés dans les couloirs de ses maisons. Mais aussi des sculptures indiennes, des porcelaines chinoises… L’amateur éclairé parsème sa vie d’Orient : les objets accumulés donnent une idée de cette quête, très vite doublée d’un intérêt philosophique pour les religions orientales. L’acmé de cette fascination sera un périple asiatique de six mois entrepris en 1920. Au soir de sa vie, l’expédition sera immortalisée par un ensemble de clichés aussi exotiques que sensationnels qui constitue le clou du catalogue. Il nous offre des images émouvantes de l’octogénaire à la moustache neigeuse devant les ruines grandioses de temples indiens, casque colonial sur la tête, lors d’une chasse au tigre organisée par le maharaja de Bikaner.
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Clemenceau, versant oriental
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Abonnez-vous dès 1 €Clemenceau. Le Tigre et l’Asie, sous la dir. d’A. Samuel, M. Séguéla et A. Taha-Hussein Okada, MNAAG-éditions Snoeck, 320p., 42 €.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°669 du 1 juin 2014, avec le titre suivant : Clemenceau, versant oriental