Vouloir la vérité tout en gardant les clés du temple ; bref, être juge et partie. C’est le difficile tour d’équilibriste que réussit Marie-Victoire Nantet.
La petite-fille de l’écrivain Paul Claudel et, par conséquent, petite-nièce de la sculptrice Camille Claudel entreprend dans son dernier livre de renouer les liens entre le frère et la sœur ; entre le jeune diplomate absent qui fit interner – avec sa mère – l’artiste en 1913, et la sœur aînée, morte indigente en 1943 dans un asile d’aliénés du Vaucluse… Avec beaucoup de tendresse et d’admiration pour son grand-père, Marie-Victoire Nantet relève toutefois les petites lâchetés de son aïeul – « une certaine paresse, une forme d’indifférence, un engagement insuffisant », autant de « fautes avouées sur le tard » – tout en clamant la fragilité mentale de sa grand-tante, allant ainsi à l’encontre de la doxa qui voit dans Paul la figure du diable et dans Camille l’image d’artiste maudite portée au cinéma par Isabelle Adjani. Sans jamais se revendiquer comme une biographie, ce livre parvient à retracer le parcours cabossé de Camille et de Paul, leur enfance, leur complicité, leur déchirement, où l’on croise l’amant Rodin ou l’ami Rolland. Un livre de passion, écrit dans une jolie langue, qui a toute sa place dans la collection Blanche de Gallimard.
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Camille et Paul Claudel
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°741 du 1 février 2021, avec le titre suivant : Camille et Paul Claudel