L’art conceptuel a réussi son OPA sur l’art contemporain en France et en contrôle tous les leviers : institutions, marché, critiques, enseignement. Il s’est même approprié l’appellation art contemporain, déniant aux perdants que sont la peinture, le dessin et la sculpture, le droit d’être un art d’aujourd’hui.
L’analyse de l’auteur, artiste peintre, n’est pas neuve, mais elle a le mérite d’être bien étayée. Les « dissidents de l’art caché », ceux qui perpétuent la tradition du « grand art » vont certainement y trouver du réconfort.
Il y a beaucoup de vérités dans cet ouvrage, auquel on peut cependant reprocher de diaboliser à l’excès l’art contemporain (renommé « AC »). Et si l’auteur désigne et fustige courageusement les théoriciens de l’AC, elle évite de nommer œuvres et artistes, de sorte que le lecteur manque de repères visuels pour comprendre ce qui est mis en cause. Au fond, le débat ne se situe pas tant entre art conceptuel et peinture qu’entre un art inspiré et un art plagiaire qui traversent tout autant ces deux courants. Soulages, Garouste, Cognée, Alberola ne sont pas absents des cimaises officielles.
Aude de Kerros, L’Art caché. Les Dissidents de l’art contemporain, Eyrolles, 288 p., 24 euros
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Aude de Kerros : L’Art caché
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°603 du 1 juin 2008, avec le titre suivant : Aude de Kerros : L’Art caché