Art moderne, deuxième livre des Commentaires

Par Adrien Goetz · L'ŒIL

Le 1 juin 2001 - 244 mots

Honneur aux petites maisons d’édition qui osent entreprendre de vrais travaux scientifiques indispensables, à partir desquels les historiens de l’art peuvent travailler. Lorenzo Ghiberti (1381-1455), l’auteur des Portes du Paradis au baptistère de Florence, dans les dernières années de sa vie s’était « délecté », selon sa propre expression, à écrire ses Commentaires sur l’art. Un siècle avant Giorgio Vasari, Ghiberti inventait le genre de la biographie d’artiste. Avant de faire l’histoire de son œuvre, il évoque en effet Cimabue, Giotto, Taddeo Gaddi, Maso di Banco, Orcagna, sans oublier les Siennois, Ambrogio Lorenzetti et Duccio. Puis vient le récit du célèbre concours de 1401 pour le baptistère. L’histoire est connue par Vasari – dont un collaborateur, Cosimo Bartoli, possédait le manuscrit du texte de Ghiberti aujourd’hui conservé à la bibliothèque nationale de Florence. Entre le Traité de Cennino Cennini et le De la peinture de Leon Battista Alberti, l’Art moderne de Ghiberti est un de ces monuments qui permettent de percer les mystères du « grand atelier d’Italie » pour reprendre la formule d’André Chastel, l’un des premiers textes ayant servi à écrire l’histoire de l’histoire de l’art. De ce livre essentiel, aucune édition française n’avait paru depuis une traduction de 1885. Ce travail nouveau, impeccablement retraduit, commenté et illustré, mérite d’être salué comme un chef-d’œuvre d’édition, d’érudition et de typographie.

- Lorenzo Ghiberti, Art moderne, deuxième livre des Commentaires, traduction de Giorgio Bongiorno, présentation d’Augustin de Butler, éd. L’Insulaire, 325 p., 96 F.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°527 du 1 juin 2001, avec le titre suivant : Art moderne, deuxième livre des Commentaires

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