La circonscription au territoire parisien, André Balbo l’explique par « le nombre conséquent d’expositions à voir et donc de catalogues à lire », et la raison d’être du Prix CatalPa par « le désir de rendre hommage à la somme de savoirs et d’analyses inédites, de documents et de photographies que certains contiennent ». Ses amateurs le savent : le catalogue d’exposition n’est pas que ce qui reste d’une exposition. Le « bon catalogue » va au-delà par le contenu de ses textes et de ses illustrations. Les ouvrages de référence sont d’ailleurs bien souvent épuisés et font partie des plus belles bibliothèques. « Par ce prix, nous voulions leur donner une visibilité qu’ils n’ont pas », poursuit André Balbo. Outre le magazine L’Œil,« les médias les référencent rarement, et les chroniques ou critiques encore moins », note-t-il à l’instar des éditeurs de ces ouvrages. Et André Balbo d’évoquer « le désert médiatique » qui touche le catalogue au moment des sélections de livres à offrir pour Noël.
Le Prix CatalPa leur rend donc justice. Sans crier gare ni mener de grandes campagnes de communication ni bénéficier de soutiens financiers, il vient combler un vide. Jusqu’à sa création, aucun prix ne récompensait le catalogue d’exposition, une situation somme toute étonnante dans un pays où les prix sont légion, le rythme des expositions soutenu et les catalogues un genre en plein développement. Les maisons d’édition rivalisent de fait de plus en plus en créativité. Balenciaga, l’œuvre au noir, aux Éditions Paris Musées, prix Catalpa 2017, n’en manque pas. L’ouvrage primé allie maquette et définitions élégantes, croquis du couturier et reproduction soignée de photographies d’Henry Clarke, Philippe Pottier et Pierre Even en particulier. Le catalogue de l’exposition hors les murs du Palais Galliera au Musée Bourdelle a de l’allure, et ses textes sont fort instructifs sur le parcours du couturier et son choix du noir et de l’épure.
Les deux mentions spéciales attribuées l’an dernier à MalickSidibé, Mali Twist [coédition Fondation Cartier pour l’art contemporain/Xavier Barral] et à Shoah et bande dessinée [coédition Mémorial de la Shoah/Denoël Graphic] portent la diversité des ouvrages sélectionnés par les Arpenteurs d’expositions. Lister les ouvrages primés depuis Les Enfants du paradis [coédition La cinémathèque/ Fondation Jérôme Seydoux], prix CatalPa 2012, montre le vaste champ d’intérêt de ses membres.
Remis en novembre à la mairie du 3e arrondissement, le prix s’identifie en librairie par un sticker représentant une feuille de catalpa. La présence des représentants des musées ou autres institutions parisiennes le soir de la divulgation du nom du lauréat en dit long sur l’importance que revêt ce prix à leurs yeux. Elle marque aussi la reconnaissance du travail mené par cette association de bénévoles ouverte à d’autres amateurs du genre…
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Arpenteurs de catalogues
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°710 du 1 mars 2018, avec le titre suivant : Arpenteurs de catalogues