Titre ambigu pour cet ouvrage dû à l’architecte Éric Lapierre, qui consiste à trouver une ligne commune aux travaux d’une dizaine d’agences françaises, pour la plupart déjà bien connues du public (Gazeau, Lacaton et Vassal, Michelin, Ricciotti, Perrault…). L’auteur s’en explique dans ses textes liminaires. D’après lui, ces architectes pratiquent le réalisme « contextuel » et « constructif ». Leurs bâtiments sont intelligibles, à l’opposé des tendances d’une architecture de geste, qu’elle soit plasticienne ou « non standard ». Inscrits sans arrogance dans le paysage, ils sont simples, dénués de références historicistes et mettent en œuvre des matériaux « rudes » et bon marché, comme le béton et la tôle.
La démarche critique – qui aurait pu déborder des frontières, notamment vers la Suisse – est épaulée par une commande photographique intéressante, passée auprès de Claire Chevrier, Emmanuel Pinard et Paola Salerno. Chacun de ces photographes s’est attaché à mettre en avant respectivement les usagers, la relation au milieu ou la description de l’objet, renouvelant par là même la vision iconique de l’architecture, photographiée traditionnellement comme « une boîte sous le soleil ». On déplore alors que tous les bâtiments n’aient pas bénéficié du même traitement. Comment parler d’architecture du réel devant des images de synthèse ou des projets dont on sait pertinemment qu’ils ne verront jamais le jour – comme la fondation Pinault par Dominique Perrault, qui n’a pas été retenue à l’issue du concours ?
Éric Lapierre, Architecture du réel, Le Moniteur, 2003, 316 p., 60 euros.
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Architecture du réel
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°560 du 1 juillet 2004, avec le titre suivant : Architecture du réel