« Réunir un bon échantillonnage du monde autour de soi », telle est l’utopie du cabinet de curiosités. Le propos clair et très informé d’Adalgisa Lugli, qui fut l’épouse de l’artiste Claudio Parmiggiani, a consisté à retracer l’émergence et les métamorphoses de ces collections à usage privé, dont le principe dominant est l’absence de hiérarchie entre tous les domaines du savoir humain.
À partir de ses antécédents immédiats, les trésors de reliques de l’Église médiévale et les studioli constitués au Quattrocento, la Wunderkammer absorbe le sacré et le profane, l’art et la nature pour ériger peu à peu un microcosme personnalisé, comparable lui-même à une œuvre d’art. Renvoyant aux recherches initiées au début du siècle par Julius von Schlosser dans ce territoire annexe à l’histoire de l’art, l’auteur s’en distingue en évitant les catégories géographiques, et particulièrement l’opposition convenue entre l’Europe du Nord et l’Italie, déterminée par une certaine acception de l’humanisme. Publié en 1983 et remanié pour sa seconde édition en 1990, l’ouvrage progresse, à l’exemple de son objet, par un tissage de références et de commentaires qui a les qualités d’un récit personnel et instruit.
Adalgisa Lugli, Naturalia et Mirabilia : les cabinets de curiosités en Europe, traduit de l’italien par Marie-Louise Lentengre, éd. Adam Biro, 268 p., 186 ill. N&B, 13 pl. coul., ISBN 2-87660-220-2.
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Adalgisa Lugli, Naturalia et Mirabilia : les cabinets de curiosités en Europe
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°504 du 1 mars 1999, avec le titre suivant : Adalgisa Lugli, Naturalia et Mirabilia : les cabinets de curiosités en Europe