Pour avoir, dans le magazine Ninety, critiqué l’organisation de la Fiac par l’OIP en laissant entendre un détournement de subvention, Yoyo Maeght et Jean-Luc Flohic, le directeur de la publication, ont été poursuivis en diffamation par l’OIP et son PDG. John Shaw, devant la XVIIe chambre du tribunal de grande instance. Lors de l’audience du 26 septembre, Yoyo Maeght a réitéré ses critiques.
PARIS. Une Fiac mal organisée, devenue, au bout de plusieurs années de dégradation, rien de plus qu’un "sous-salon de province" ; des membres du Cofiac, élus à vie, refusant de communiquer avec leurs exposants, une organisation "anglo-néerlandaise" (Reed-OIP) qui exerce "un monopole terrible sur la culture en France" : la galeriste et éditeur Françoise "Yoyo" Maeght s’est livrée, le 26 septembre, devant la XVIIe chambre du tribunal de grande instance de Paris, à un véritable réquisitoire contre les organisateurs de la Fiac. L’OIP (Organisation Idées Promotion) et l’ancien président directeur général de Reed-OIP, John Shaw, poursuivaient en diffamation Yoyo Maeght et Jean-Luc Flohic, directeur de la publication du trimestriel Ninety, leur réclamant 500 000 francs de dommages et intérêts.
Réduire le prix de location
Dans une interview parue dans Ninety en janvier 1996, Yoyo Maeght avait rondement critiqué l’organisation de la Fiac par l’OIP. Mais certains de ses propos, selon l’avocat des parties civiles, en sous-entendant un détournement par l’OIP d’une subvention reçue du ministère de la Culture, dépassaient de loin la critique et constituaient de "la diffamation pure et simple".
Considérant, de toute évidence, que l’attaque constitue le meilleur moyen de défense, Yoyo Maeght a porté contre l’OIP toute une série d’accusations, devant un président de la XVIIe chambre visiblement attentif à ses propos. L’organisation avait notamment refusé, disait-elle, de lui expliquer la destination d’une subvention du ministère de la Culture, visant à réduire de moitié le prix de location à la Fiac. Or celui-ci était passé, entre 1994 et 1995, de 1 200 francs à 1 300 francs le mètre carré. "On ne peut pas prétendre qu’il ne s’agit pas d’une atteinte à l’image et à l’honneur de John Shaw", a riposté l’avocat des parties civiles. Le procureur de la République a estimé, pour sa part, que les propos de Yoyo Maeght "laissaient entendre le détournement d’une subvention." Le jugement devait être rendu le 24 octobre.
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Yoyo Maeght met en cause l’OIP
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°30 du 1 novembre 1996, avec le titre suivant : Yoyo Maeght met en cause l’OIP