Tableaux impressionnistes et mobilier classique au menu de la collection Franco Cesari chez Sotheby’s.
PARIS - La galerie Charpentier, à Paris, renoue avec ses heures de gloire pour présenter le 29 juin les œuvres impressionnistes de la collection Franco Cesari. Initié à l’art par sa mère, la comtesse de San Florian, Franco Cesari n’est pas très connu du marché de l’art. Tout juste sait-on qu’il a fait fortune dans la pierre et largement fréquenté les salles de ventes publiques dans les années 1980, juste avant la crise du marché de l’art. C’est Andrew Strauss, responsable du département impressionniste et moderne de Sotheby’s, qui a décroché l’affaire. Aujourd’hui, l’amateur a choisi de se séparer du contenu de son appartement, estimé entre 7 et 10 millions d’euros, pour démarrer une collection d’œuvres sur papier des XIXe et XXe siècles.
Au vu du catalogue, dont la majorité des pièces sont déjà passées à l’encan, on devine un goût traditionnel porté sur les représentations aquatiques et les meubles classiques. L’inclination pour l’eau est telle que le nom de code de la dispersion, en interne, était « water sale » ! Pour préserver l’effet collection, Sotheby’s n’a pas envoyé le noyau de tableaux impressionnistes à Londres, comme elle le fait avec les Soutine de Madeleine Castaing. La vedette revient au tableau La Berge et le pont d’Argenteuil (1882), d’une bonne période de Gustave Caillebotte, estimée 900 000-1 200 000 euros. Ce tableau avait été enlevé au plus fort du marché pour 4,5 millions de francs chez Briest en 1989. Compte tenu de la progression constante de Caillebotte, l’estimation de Sotheby’s ne s’est pas alignée sur le dernier résultat. D’ailleurs, le 9 juin chez Tajan, une toile de la période d’Argenteuil a été adjugée plus de 1 million d’euros. On relève aussi l’une des 28 vues des Tuileries réalisées par Camille Pissarro. Acheté pour 2,6 millions de dollars (14,8 millions de francs de l’époque) chez Christie’s en 1990, ce tableau est proposé plus modestement pour 600 000-800 000 euros. Une très joyeuse Composition aux deux clowns de la fin de la vie de Fernand Léger affiche l’estimation de 800 000-1 200 000 euros, proche du prix déjà « tapé » payé lors de la vente Bourdon en 1990 chez Guy Loudmer.
La section mobilière donne la faveur à la période Transition avec un penchant net pour la marqueterie. On y repère un précieux bureau de dame estampillé Boichod pour 120 000-180 000 euros. D’après Brice Foisil, spécialiste au département Mobilier, Franco Cesari serait aujourd’hui plus séduit par un univers moderne à la Bill Blass.
Au niveau des sculptures, une belle paire de bronzes de la première moitié du XVIIIe siècle représentant l’enlèvement de Déjanire d’après le modèle de Giambologna et celui d’une Sabine d’après le modèle de François Girardon peuvent s’offrir chacune pour 300 000-400 000 euros. La peinture hollandaise est dominante dans le panel des tableaux anciens. On retient surtout Animaux sortant de l’Arche de Noé, huile sur panneau d’inspiration maniériste de Roelandt Savery, luxuriante de détails. Adjugée 4,7 millions de francs en 1990, cette œuvre affiche aujourd’hui 800 000-1 200 000 d’euros.
Le 29 juin à 17 heures, Sotheby’s, 76, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris, tél. 01 53 05 53 05, www.sothebys.com ; expositions le 25 juin 10h-20h, les 26-27, 14h-18h, le 28, 10h-18h.
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Une vente aquatique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°196 du 25 juin 2004, avec le titre suivant : Une vente aquatique