Annoncé pour le printemps 1999 puis annulé, le Salon international d’art asiatique, organisé par la société Orlowski, se tiendra finalement du 5 au 8 octobre à Paris, rond-point des Champs-Élysées. Il réunira une vingtaine de spécialistes d’art asiatique dont quelques-uns de très haut niveau comme Gisèle Croës et Jules Speelman.
PARIS - Il n’y avait pas, à ce jour, de foire d’art asiatique en Europe. Cette carence est aujourd’hui réparée avec la naissance du Salon international d’art asiatique. Les organisateurs sont parvenus à attirer plusieurs grands noms de la profession, familiers de foires prestigieuses comme l’International Asian Art Fair de New York, la Biennale des antiquaires de Paris ou TEFAF Maastricht. Parmi eux, Gisèle Croës de Bruxelles, Jules Speelman, Richard P. Marchant et Michael Goedhuis, tous trois de Londres.
“Il est pour nous, spécialistes d’art asiatique, très intéressant d’être présents à Paris au moment où le marché français s’apprête à s’ouvrir à la concurrence étrangère”, explique Michael Goedhuis. Si Paris fut, il y a cinquante ans, une place majeure pour l’art asiatique, le marché a, depuis, en grande partie quitté la capitale. Les objets les plus importants ont tendance à se vendre à Londres, Hongkong et surtout New York où est organisée, depuis 1996 et sous la houlette des Haughton, l’International Asian Art Fair, foire qui est devenue au fil des ans un événement majeur. Elle attire une soixantaine d’exposants américains, européens et asiatiques principalement. Pour dynamiser le marché français et éveiller l’intérêt du public et des collectionneurs à l’égard de cette spécialité, des marchands français ont lancé en 1998, en coordination avec Jean-François Jarrige, le directeur du Musée Guimet, l’Automne asiatique.
La manifestation, qui fêtera cette année sa quatrième édition, a, sans nul doute, contribué à fidéliser les collectionneurs et à montrer qu’il existe de bons antiquaires en dehors de Londres et de New York.
“Nous voyons aujourd’hui dans nos galeries les grands collectionneurs de façon plus régulière. Nous sommes parvenus à regagner leur confiance”, souligne Antoine Barrère.
23 marchands spécialisés
Les organisateurs de la manifestation prévoient de mettre sur pied – tous les deux ans en alternance avec l’Automne asiatique – une Biennale spécialisée qui se tiendrait la même année que la Biennale internationale des antiquaires. Celle-ci pourrait se dérouler en même temps que le Salon international d’art asiatique, les organisateurs de ces deux foires n’ayant pu s’entendre, semble-t-il, pour organiser conjointement un événement. “Deux salons de haut niveau pourraient coexister regroupant chacun une quinzaine de participants”, confirme Antoine Barrère.
Pour sa première édition, le Salon international d’art asiatique réunira à Paris 23 marchands dont onze Britanniques, cinq Français, quatre Belges. Mais aucun Américain. Le salon couvrira un large champ historique depuis l’Antiquité jusqu’à l’art contemporain. Gisèle Croës exposera une paire de masques en forme de tête d’animal fabuleux – baptisé taotie – datant de l’époque des Zhou occidentaux (1027-770 av. J.-C.), Jules Speelman, une paire de soupières, porcelaines chinoises d’exportation datant des années 1820 ainsi que des bronzes chinois et tibétains. Michael Goedhuis consacrera, lui, tout son stand à des œuvres d’artistes chinois contemporains dont Gu Gan (né en 1942 dans la province du Hunan) et Gao Xingjian (né en 1940 dans le Jiangxi), lauréat du Prix Nobel de littérature 2000 qui vit et travaille à Paris, .
- Salon international d’art asiatique, du 5 au 8 octobre, hôtel du Rond-Point, 7 rond-point des Champs-Élysées, 75008 Paris, tél. 01 53 76 10 13, vendredi 5 octobre 11h-21h, samedi 6 11h-19h, dimanche 7 et lundi 8 11h-18h.
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Un pari asiatique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°133 du 28 septembre 2001, avec le titre suivant : Un pari asiatique