Un escroc menait grand train sur le dos des galeries et antiquaires

Coffre Louis XIV, meubles Art déco, bronzes, peintures... A chaque fois, cet homme d'affaires de 52 ans utilisait la même combine pour tromper ses victimes. Il contactait des antiquaires et galeristes en faisant croire qu'il voulait meubler et décorer son appartement parisien du Marais. "Une fois qu'il avait jeté son dévolu sur des objets, il demandait aux professionnels de les mettre en dépôt chez lui, le temps de vérifier qu'ils étaient bien en harmonie avec son intérieur", a relaté la source. Mais au lieu de régler par la suite ses commandes aux échéances convenues, l'escroc présumé s'évanouissait avec le précieux ameublement, qui était revendu, à l'étranger notamment.

Les profits générés permettaient de financer la grande vie de ce "spécialiste de la carambouille", "un mondain" habitué des hôtels de luxe et des marques haut de gamme, selon cette source.

Bien connu de la justice, Bruce Allet a été condamné plus de dix fois pour escroquerie ces 20 dernières années, selon une source judiciaire, notamment dans l'affaire du pseudo produit miracle "Conserver 21", une molécule censée prolonger la durée de vie des aliments. L'ancien directeur de la Direction de la surveillance du territoire (DST), Yves Bonnet, mis en examen pour "complicité d'escroquerie" dans ce dossier, avait bénéficié d'un non-lieu fin 2001.

L'escroc présumé a été interpellé le 10 juin sur les toits de son appartement, dans un hôtel particulier du XVIe siècle, alors qu'il tentait d'échapper aux gendarmes venus l'arrêter.

Les gendarmes étaient saisis depuis le 3 avril d'une enquête conduite sous l'autorité d'un juge d'instruction versaillais, à la suite d'une plainte déposée par un antiquaire.