Maastricht 2001 ne restera pas dans les mémoires comme un grand cru malgré la qualité des œuvres présentées et l’organisation soignée de la manifestation qui s’est tenue du 10 au 18 mars. Les causes de cette morosité, palpable sur nombre de stands, sont à rechercher du côté des difficultés boursières des États-Unis et des capitales européennes, mais aussi du ralentissement de la croissance outre-Atlantique.
MAASTRICHT - Les collectionneurs d’art n’aiment pas les turbulences boursières. Le 11 mars, deux jours après l’ouverture de la Foire de Maastricht, le Nasdaq plongeait de 6,31 % pour passer sous le seuil des 2 000 points, son plus bas niveau depuis 1998. Le Dow Jones chutait, lui, de 4,1 % et le CAC 40 de 2,36 %. Le 16 mars, l’avant-veille de la fermeture du salon, le Nasdaq perdait encore 2,57 % et le Dow Jones, 2,07 %. Des signaux que n’ont pas appréciés les grands collectionneurs américains et européens, nombreux à avoir différer leurs achats. Beaucoup de clients d’outre-Atlantique ont d’ailleurs renoncé à effectuer le voyage. Résultat ? Malgré une fréquentation en hausse ( 10 % par rapport à l’an passé avec 73 000 visiteurs) et une qualité des œuvres rarement égalée, les différences de niveau d’affaires étaient très sensibles selon les stands. Les marchands de tableaux modernes ont sans doute le plus souffert : ainsi de Pierre Lévy qui, sans la vente d’une toile de Jean Béraud à 350 000 dollars (2,5 millions de francs), aurait sans doute eu du mal à couvrir ses frais. Si Jacques de la Béraudière a cédé quelques gouaches, ses huiles les plus importantes lui sont toutes restées sur les bras. “Si la Bourse continue de baisser, les achats pourraient toutefois se reporter sur les œuvres d’art qui deviendraient des valeurs refuges”, pense-t-il. Des marchands de tableaux comme Emmanuel Moatti ont cependant bien tiré leur épingle du jeu. L’antiquaire de la rue de l’Élysée a vendu 12 tableaux dans les trois premiers jours du salon – dont plusieurs à plus d’un million de francs et huit autres dans les derniers jours de la manifestation. Jean-François Heim a, lui aussi, cédé des toiles importantes parmi lesquelles une huile de Jean-François de Troye, acquise par le Musée de Los Angeles.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Trahie par la Bourse
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°124 du 30 mars 2001, avec le titre suivant : Trahie par la Bourse