Le groupe français JMH industries vient de mettre au point une méthode permettant de caractériser
les peintures contemporaines. Grâce à l’utilisation d’un insert codé, spécifique à chaque œuvre d’art, Insert System permet l’identification irréfutable
d’un tableau et apporte
un paramètre de garantie supplémentaire au certificat
qui accompagne la toile.
PARIS - La proportion de faux sur le marché de la peinture contemporaine n’est pas négligeable, puisqu’elle constituerait, selon Scotland Yard, environ 20 % des œuvres en circulation. Devant l’importance de la situation, il semble capital d’accompagner chaque création du plus grand nombre de garanties possibles. Celles-ci résultent généralement d’un certificat qui peut-être délivré par l’artiste lui-même, par la galerie qui, dès l’origine, s’est attachée au travail d’un peintre et s’est occupée du marché de son œuvre, ou encore par l’expert spécialiste de l’œuvre dudit peintre. Ce certificat est la seule circonstance habilitée à établir l’origine d’une peinture et à en affirmer l’authenticité sur le plan juridique. Il existe cependant toujours le risque qu’un certificat soit détourné de son usage premier. Afin de pallier cette possibilité, des recherches sont menées pour rendre possible l’identification d’une œuvre. Elle doit être considérée comme un système de gestion permettant de certifier qu’un objet est le même à différents moments donnés. Elle est obtenue au moyen d’une marque unique et spécifique à l’objet. La principale difficulté du processus tient à la nature même de l’objet d’art qui ne peut tolérer d’inclusion, et donc de marquage définitif. Jusqu’à présent, la seule possibilité d’identification sans altération était obtenue par un système d’analyses digitales, proche sur le plan théorique d’un test ADN, d’une complexité telle que seuls deux laboratoires étaient habilités à le pratiquer en Europe.
Insert System a récemment mis au point un procédé d’identification qui n’utilise aucun lien physique avec le tableau et qui est d’un usage beaucoup plus simple. Au moyen d’une photographie radiographique de la toile, une image de l’identité de l’œuvre est constituée. La radiographie met au jour les caractères chimiques de l’œuvre puisqu’elle présente les différentes densités atomiques constituant sa matière. S’il est envisageable de faire une copie de l’aspect facial d’un tableau, il est complètement impossible de recomposer à l’identique cette image radiographique. Il faudrait pour cela maîtriser le dessin, la composition des masses et l’opacité aux rayons X de chacun des matériaux utilisés. Mais si la radiographie constitue la marque singulière de l’œuvre, elle n’a pas légalement valeur de preuve. Un second caractère identitaire, expression d’une volonté juridique, doit donc lui être attaché. Il s’agit d’un insert découpé dans une bande métallique suivant un procédé chimique et marqué d’un code alphanumérique. L’insert constitue une sorte de carte d’identité de l’œuvre puisqu’il contient un numéro propre au tableau, ainsi que des données particulières, comme le nom d’un expert ou d’une galerie. Chaque insert est unique et peut être déchiffré au moyen d’un décodeur spécifique.
Cette méthode n’a pas pour but de se substituer au traditionnel certificat, mais seulement d’y ajouter une preuve juridique irréfutable. Elle permet de garantir qu’un certificat et une œuvre sont bien liés. Lors de l’établissement d’un certificat, une photographie à l’échelle 1 d’un détail du tableau est réalisée. Un insert contenant les données spécifiques au tableau est inclus dans cette photographie et posé sur la toile, à l’emplacement exact qu’elle reproduit. L’image aux rayons X alors réalisée fait ainsi apparaître la structure de l’œuvre ainsi que l’insert métallique contenu dans la photographie. Elle est jointe au certificat. En cas de doute ou de litige sur une toile, il suffira de réaliser une nouvelle image radiographique accompagnée de l’insert et de la comparer avec celle du certificat pour avoir la preuve irréfutable de l’origine de l’œuvre.
- Renseignements : Insert System (filiale de JMH industries), BP 14, 28260 Sorel-Moussel, tél. 02 37 41 74 74.
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Sur la piste des toiles...
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°143 du 22 février 2002, avec le titre suivant : Sur la piste des toiles...