Succession Paul Almasy : Vente du 12 mars, Drouot, Paris, SVV Le Mouel

Cet ensemble réunit 1 500 tirages d’époque sélectionnés par l’auteur et conservés dans son atelier, sur des estimations comprises entre 300 et 2 000 euros. Pendant soixante ans, grâce à ses accréditations officielles auprès des Nations unies, Almasy a sillonné les terrains fragiles de toute la planète.

Ses images ont été éditées dans 278 revues de 58 pays. Notons, au Pakistan, Sécheresse, le paysan abandonné par Allah, 1950, estimée 800 euros, et en France, Centre nucléaire, Chinon, avant 1964, estimée 700 euros (ill. ci-contre). « L’homme est assis au milieu d’une vasque, il paraît qu’il s’agit d’une coupole de centrale nucléaire et que la Loire coule pas loin. Je trouve que ça tient de la sculpture abstraite et du jeu de Meccano. Almasy considérait cette photographie comme exemplaire. Moi aussi », écrit Michel Tournier dans Les Vingt Glorieuses, la vie quotidienne en France 1950-1970 (éd. du Seuil, Paris, 2007).

Ses portraits d’enfants sont des témoignages de rencontres fortes comme celui de deux petites Colombiennes, Deux petites filles au bord de la route, vers 1960 (est. 300 euros). « Ma photo préférée ! […] Lorsque je me suis rapproché d’elles, elles étaient médusées, tellement intimidées qu’elles ne pouvaient pas parler, me regardant avec leurs grands yeux… Cette photo a une très grande valeur sentimentale pour moi », avait déclaré Almasy. Je le sais !, cours à l’école primaire de Palimé, Togo, 1957 (est. 800 euros), image montrant deux jeunes écoliers africains le doigt levé, avait été choisie pour une affiche de l’Unesco lors d’une campagne contre l’analphabétisme dans le monde.