La manifestation biennale a présenté un ensemble de qualité, mais les acheteurs avaient du mal à se décider.
Paris. « Nous allons rarement dans les foires. Ici, nous pouvons prendre le temps de temps de faire le tour des galeries, dans une ambiance chaleureuse. Et c’est l’occasion de pouvoir s’offrir une œuvre avec notre budget qui n’est pas extensible », confiait un couple de visiteurs du dimanche lors de Soon. Voilà qui résume le positionnement de la foire, consacrée aux créations originales numérotées d’artistes. Le credo de cet événement biennal : démontrer que le multiple a toujours été une pratique à part entière des artistes et, dans le même temps, attirer de nouveaux collectionneurs grâce à des prix accessibles. Signe d’un changement de regard sur ces créations, Piasa et Artcurial orchestraient chacune une vacation autour des multiples ce même mois, dans un judicieux timing à l’approche de Noël.
Déployée sur trois étages, Soon accueillait 23 galeries généralistes et éditeurs, perdant six exposants depuis la dernière édition, parmi lesquels les galeries Lelong et Papillon. Un effet de la concomitance d’Art Basel Miami pour l’une et du salon Galeristes pour l’autre ? Malgré quelques propositions décevantes, la qualité était au rendez-vous et la diversité de mise. Le visiteur pouvait ainsi acquérir les colliers aériens de Constance Guisset (1 600 euros) ou les bagues baroques de Jean-Luc Moulène (Galerie MiniMasterpiece), les ouvrages de Sophie Calle ou Jeff Wall accompagnés de leurs tirages photographiques (Xavier Barral), ou chez We do not work alone divers objets fonctionnels, comme le Mêtre-Cool d’Annette Messager (25 euros). Il fallait voir encore les délicates sérigraphies de Françoise Pétrovitch (280 euros chez Prints, things and books), les mondes sans repères de Julie Polidoro (2 200-2 500 euros) et de Claire Trotignon (Bernard Chauveau) ou le Dentifrite de Petra Mrzyk & Jean-François Moriceau (500 euros, Galerie des Multiples). Pour clore la visite, une réjouissante exposition des œuvres de l’artothèque de Caen était présentée autour du concept domestique.
De l’avis général, le commerce est pourtant resté poussif, alors que les œuvres étant peu chères, il aurait fallu compter sur un volume de ventes conséquent. « On a du mal à sortir son porte-monnaie cette année », confiait un galeriste. à la School gallery, Olivier Castaing indique : « Nous n’avons quasiment rien vendu pour notre première participation ». à la galerie Catherine Putman, Eléonore Chatin était pourtant satisfaite du succès rencontré par les toutes premières lithographies de Frédéric Poincelet (300 euros). « Et pour les dernières éditions, plusieurs ventes s’étaient conclues à la galerie après la foire », précise la galeriste. Patience, donc.
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Soon, la foire des éditions originales d’artistes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°491 du 15 décembre 2017, avec le titre suivant : Soon, la foire des éditions originales d’artistes