Show off a trouvé sa Variation

Exit Show Off, voici Variation. La foire fondée en 2006 par un petit groupe de galeristes entérine via son nom le virage pris depuis 2012. D’un concept jadis 100 % solo-show mais déjà ouvert sur les nouveaux médias, l’événement s’était concentré sur l’art numérique, belle illustration d’une Fiac off en reconfiguration perpétuelle. Son directeur artistique, Dominique Moulon, explique ce positionnement : « Ces pratiques ont émergé avec la démocratisation des ordinateurs et des réseaux. Puis elles se sont développées au travers d’associations et de festivals, trop souvent à l’écart du marché dont on sait la position dominante dans le monde de l’art contemporain. Or, le public est prêt à accueillir ces œuvres. » La foire s’installe cette fois-ci à l’Espace des Blancs Manteaux. Quelque quarante artistes internationaux sont présentés parfois sans l’intermédiaire de galeries, une formule peu commune. Dans un espace ouvert, un dialogue est proposé entre des médiums variés (photo, vidéo, installations…), des artistes confirmés (Maurice Benayoun ou Orlan) et des découvertes. Olga Kisseleva (Galerie Rabouan Moussion) installe ainsi huit horloges électroniques qui égrènent les minutes en fonction du temps passé par une personne à travailler pour un euro, réflexion sur la façon dont l’entreprise appréhende le coût du travail. Le collectif Pleix montre l’un de ses perturbants tableaux cinétiques où des temps différents coïncident. Avec ses étendues désertiques, véritable scènes de guerre, Mihai Grecu s’interroge quant à lui sur les conflits liés au pétrole.