LES BARBIZONS DE BERNARD GANTNER, VENTE DU 21 NOVEMBRE, FONTAINEBLEAU SVV OSENAT
Une belle collection privée de dessins, aquarelles et tableaux sur le thème de la nature réunissant nombre de peintres français du XIXe siècle de l’école de Barbizon est à l’affiche de l’hôtel des ventes bellifontain. Initié à la peinture à l’huile depuis son enfance, le peintre Bernard Gantner est un passionné de paysages, son sujet de prédilection en tant qu’artiste, mais aussi en tant que collectionneur. Il a réuni des œuvres de peintres qui ont pris pour thème la nature dans toute son authenticité. On remarquera un rare et beau tableau d’Antoine Louis Barye, Vue d’un chemin au crépuscule (ill. ci-contre), sur sa toile d’origine, estimé 30 000 euros ; Ruisseau à Valmondois, huile sur toile signée Charles François Daubigny, estimée 20 000 euros ; La Mare aux hérons, toile portant le cachet de Daubigny, et Chevaux à l’abreuvoir, tableau signé Narcisse Díaz de la Peña, estimés 8 000 euros chacun. Nombre de dessins seront proposés parmi lesquels La Maison du garde, réalisé à la plume et à la pierre noire par Théodore Rousseau, issu de la vente de l’atelier du peintre en 1868 à Paris (est. 4 000 euros), ainsi qu’un album de quarante-cinq dessins au crayon noir par Jules Noël (est. 12 000 euros), représentant des paysages au moulin, aux ruines, au donjon ou à la charrette, des bords de mer, des scènes de pêche et des bateaux, une vieille église… À partir de quelques centaines d’euros, on pourra aussi acquérir une Vue du château de Fontainebleau aquarellée par Jules Dupré ; une Bergère et son troupeau signée Henri Duvieux ; un Paysage aux grands arbres au lavis noir et gris par Henri Joseph Harpignies ou encore des études d’animaux par Louis Adolphe Hervier.
FONDS CONSTANTIN BRANCUSI VENTE DU 30 NOVEMBRE, PARIS ARTCURIAL
La collection Natalia Dumitresco et Alexandre Istrati, légataires universels de Constantin Brancusi (1876-1957), sera dispersée chez Artcurial le 30 novembre. Cet ensemble inédit comprend trois œuvres de Brancusi et une vingtaine d’objets façonnés de la main de l’artiste, ainsi que des souvenirs personnels du sculpteur. Brancusi avait pris sous son aile Natalia Dumitresco et Alexandre Istrati, un couple d’artistes roumains venus à Paris en 1947 poursuivre leur art et qui sont devenus « ses enfants ». En 1950, il offre au couple la sculpture Le Baiser (Colonne) (1935), combinant quatre éléments en pierre et en plâtre, estimée 800 000 euros à 1,2 million d’euros (ill. ci-contre). « La première version du Baiser, exécutée en 1907-1908, représente deux amants enlacés à mi-corps. De forme cubique, la sculpture émeut par la puissance qui en émane, rapporte l’historienne Marie-Caroline Sainsaulieu. Le thème du baiser, qui apparaît avec cette superbe sculpture, nourrira l’œuvre et les recherches de Brancusi pendant près de quarante ans. Il sculpta Le Baiser sept fois, reprit le thème en architecture pour Les Colonnes du Baiser, Le Baiser (colonne) et la Porte du Baiser (1935-1937), et le grava sur la Borne Frontière en 1945. » Deux sculptures en fer forgé, également offertes au couple, sont présentées : Signal (1928) et Crémaillère (1928), estimées respectivement 200 000 et 50 000 euros. Des objets étonnement divers font partie de la collection et dévoilent un aspect moins connu de l’art de Brancusi. Toute sa vie, le sculpteur a fabriqué les meubles, ustensiles, outils ou objets dont il avait besoin et qui, avec ses sculptures, formaient son environnement. Citons deux lampes soclées en pierre sculptée en forme de croix (vers 1928-1930), estimée 60 000 euros chacune ; un vase en plâtre (v. 1940) ou encore un pupitre pour lire au lit (1954), estimées 20 000 euros chacun.
SIX CHEFS-D’ŒUVRE DE LA COLLECTION KAHANE VENTE DU 1ER DÉCEMBRE, PARIS CHRISTIE’S
Christie’s reprend du poil de la bête dans une spécialité où elle n’avait pas brillé dernièrement : les arts premiers. La maison de ventes présente à Paris six chefs-d’œuvre d’art africain provenant de la collection personnelle du marchand d’art new-yorkais Isidor Kahane. Réunies il y a plus de cinquante ans par le collectionneur, ces pièces exceptionnelles apparaissent pour la première fois en ventes publiques. L’une d’elles est un exemplaire très raffiné d’une divinité Baga (d’mba-yamban) provenant de la République de Guinée. Estimée entre 800 000 euros et 1,2 million euros, elle a été acquise en 1964 à New York auprès du marchand John J. Klejman. Elle a notamment été exposée en 1958 au Musée des beaux-arts de Boston, dans la célèbre exposition « Masterpieces of Primitive Art ». Les amateurs relèveront également un remarquable masque Baoulé de Côte d’Ivoire (ill. ci-contre), aux lignes très pures. Estimé 400 000 euros, l’objet, appelé « masque lunaire », est le seul exemple connu de ce type, c’est-à-dire entièrement recouvert de laiton. Il a été acheté chez le marchand suisse Emil Storrer en 1966, et est référencé dans le livre de Jacques Kerchache, L’Art africain, publié en 1988 (éd. Citadelles & Mazenod). Les quatre autres œuvres africaines de la collection Kahane sont un gardien de reliquaire Fang (est. 500 000 euros) ; une figure de reliquaire Kota-Ndasa (est. 300 000 euros) ; une Maternité Dogon (est 200 000 euros) ainsi qu’une autre figure de reliquaire Kota-Obamba (est. 70 000 euros).
LES BARBIZONS DE BERNARD GANTNER, VENTE DU 21 NOVEMBRE, FONTAINEBLEAU SVV OSENAT
-Experts : René Millet et Vincent Marillier
-Estimation : 500 000 euros
-Nombre de lots : 114
FONDS CONSTANTIN BRANCUSI VENTE DU 30 NOVEMBRE, PARIS ARTCURIAL
-Expert : Violaine de La Brosse-Ferrand-
-Estimation : 1,5 à 2,1 million(s) d’euros-
-Nombre de lots : 137
SIX CHEFS-D’ŒUVRE DE LA COLLECTION KAHANE VENTE DU 1ER DÉCEMBRE, PARIS CHRISTIE’S
-Expert : Susan Kloman-
-Estimation : 2,2 à 3,4 millions d’euros-
-Nombre de lots : 6
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sélection des ventes de la quinzaine (19.11 - 02.12.2010)
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°335 du 19 novembre 2010, avec le titre suivant : sélection des ventes de la quinzaine (19.11 - 02.12.2010)