Ventes aux enchères

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Sceau impérial chinois

Époque Qianlong (1735-1796)

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 30 mars 2010 - 479 mots

Vente le 17 avril à Toulouse SVV Chassaing-Marambat.

Les objets d’art impériaux chinois ont de beaux jours devant eux. Le marché chinois, qui en raffole, les rachète à prix d’or. À la suite du sac du palais d’Été des empereurs de Chine en 1860 par les troupes franco-anglaises, nombre de ces objets sont éparpillés en Europe, dont beaucoup en France. Les prix records et le hasard des successions font aujourd’hui resurgir ces pièces disparues, avec parfois une provenance à demi avouée, liée aux épisodes de pillage survenus cent cinquante ans plus tôt, sujet demeurant sensible en Chine. L’expérience a montré que les rares objets impériaux chinois se vendaient aussi bien en France qu’à Hong kong.

Le 14 juin 2008, un rare cachet personnel de l’empereur Kangxi (1662-1722) en stéatite beige s’envole à 5,6 millions d’euros à Toulouse (SVV Chassaing-Marambat), battant le record mondial pour un sceau chinois établi par Sotheby’s le 9 octobre 2007 à Hongkong. Un jade blanc impérial de la période Qianlong (1736-1795) y avait été emporté pour 46,2 millions de dollars hongkongais (4,2 millions d’euros). L’auctioneer reconnaît qu’elle n’aurait pas fait mieux que la modeste maison de ventes toulousaine.

Sotheby’s reprend la main le 8 octobre 2008, avec la vente à Hongkong d’un sceau de l’empereur Qianlong. Provenant de l’ancienne collection Émile Guimet (1836-1918), ce jade blanc portant l’inscription « Qianlong yubi » (de la main impériale de Qianlong), est monté à 63,4 millions de dollars hongkongais (5,9 millions d’euros). Le 29 avril 2009 à Drouot (SVV Beaussant-Lefèvre), un autre sceau d’époque Qianlong en néphrite blanche est acquis par un Chinois pour 1,6 million d’euros. Il était issu de l’ancienne collection du général de Vassoigne, en poste en Chine en 1860.

Un enième sceau de l’empereur Qianlong, en jade néphrite céladon sculpté de deux dragons, apparaît de nouveau à Toulouse cette année. Son propriétaire le tient de son père, qui l’avait acheté à un antiquaire de la région il y a une quarantaine d’années. Le cachet aurait appartenu au critique littéraire et académicien Ferdinand Brunetière (1849-1906).

« Il porte l’inscription en quatre caractères d’une rare graphie antique, dite «en feuilles de saule» : Xintian zhuren (Le seigneur s’en rapportant au Ciel), importante maxime politique d’action de Qianlong », précise l’expert Pierre Ansas.

Estimé 400 000 euros au minimum, il devrait dépasser le million d’euros, sans pour autant aller très au-delà, la qualité de la sculpture étant moins fine que pour d’autres cachets impériaux. Sa destination finale ? Sans doute le marché chinois, à moins qu’un fonds d’investissement ne joue les trouble-fête. Face aux aléas de la Bourse, beaucoup se tournent vers ce genre de valeurs artistiques.

Sceau impérial chinois

Période : Chine, règne de l’empereur Qianlong (1735-1796)

Technique : jade néphrite céladon

Hauteur avec socle : 8,8 cm

Provenance : ex-collection Ferdinand Brunetière (1849-1906)

Estimation : 400 000 à 600 000 euros

Expert : Pierre Ansas

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°322 du 2 avril 2010, avec le titre suivant : Sceau impérial chinois

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