Dire des sculptures de Robert Schad qu’elles font signe est un euphémisme. Fondées sur les potentialités graphiques de la sculpture, dans une relation de sens directe avec l’idée d’écriture, ses œuvres inscrivent l’espace de toutes sortes de jeux de lignes, brisées ou continues, que dessinent ses barres d’acier soudé. Ces barres de section carrée, de 45 millimètres de côté, ont la mesure exacte pour être empoignées, c’est dire le rapport à la main – donc au corps – qu’elles supposent, et comment l’artiste peut les saisir comme on le fait d’un outil. C’est dire comment il peut les prendre en main. « Je veux dessiner directement avec l’acier, entrer directement dans l’espace et retrouver la sensation du dessin avec l’acier », déclare l’artiste, né en 1953 à Ravensburg en Allemagne, installé depuis une dizaine d’années en bordure de l’Ognon dans la Haute-Saône. Ses sculptures en appellent à un vocabulaire plastique qui conjugue rythme et rupture, chute et élévation, pesanteur et légèreté. À l’occasion du vernissage de ses expositions, Robert Schad a pour habitude d’organiser des performances avec des danseurs professionnels de sorte à confronter son travail aux mouvements de leurs corps : il y est question d’appréhension et de mesure de l’espace, de la révélation d’énergies latentes, de la complémentarité entre deux sortes de chorégraphies, l’une statique, l’autre mouvante. L’écriture dans l’espace et le mouvement sont justement les deux axes principaux des œuvres que présente l’artiste à l’occasion de sa première exposition personnelle à Paris. Fidèle à une tradition de la sculpture métallique soudée, dans la veine d’un David Smith ou d’un Joël Shapiro, l’œuvre de Schad joue d’équilibres et de déséquilibres comme un défi à l’espace.
« Robert Schad », PARIS, galerie Oberkampf, 103 rue Saint-Maur, XIe, tél. 01 58 30 84 04, 10 mars-30 avril.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Robert Schad, la sculpture comme écriture
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°568 du 1 avril 2005, avec le titre suivant : Robert Schad, la sculpture comme écriture