Je ne peux m’empêcher d’évoquer ici les récents événements qui ont fait de New York, ville sinistrée, et du monde occidental en général, une victime vulnérable aux attaques terroristes.
J’ai vécu vingt ans dans cette ville, j’y garde des liens professionnels actifs puisque j’ai toujours une galerie dans Manhattan, mais surtout je reste très attaché à l’état d’esprit qui y règne. C’est à New York, que j’ai appris à être réactif, que j’ai été initié à cette attitude de combativité face à la vie, et à cette perception positive des choses et des gens. Ce leitmotiv « think positive » me conduit aujourd’hui en tant qu’antiquaire américain, mais également français à proclamer que nous nous devons de soutenir New York et les États-Unis, dans la mesure de nos possibilités. L’attaque que vient de connaître ce pays n’est peut-être pas encore la fin d’un monde, mais elle va vraisemblablement remettre en question toutes les relations existant entre les diverses organisations, les différents acteurs économiques et l’ensemble des pays. De nouvelles règles du jeu sont à réinventer. Et pour le devenir de notre profession, ce constat s’impose aujourd’hui avec force.
En tant que délégué à la communication du Syndicat national des antiquaires, président du Salon du dessin et antiquaire au faubourg Saint-Honoré, j’observe des évolutions qui vont bouleverser profondément le rôle de l’antiquaire et du marchand. Sur le marché de l’art, on a longtemps occulté l’impact de cette profession au profit des ventes publiques.
On a également trop longtemps considéré la culture et l’art comme des entités nationales se limitant aux frontières de l’Hexagone. Ces jours de septembre 2001 nous montrent que de telles conceptions sont erronées et que la globalisation et la mondialisation des échanges sont des données qui bouleversent non seulement l’économie et la politique mais aussi le marché de l’art en général. Pourtant déjà, je ressens au quotidien la nécessité d’inventer d’autres méthodes de travail. Un nouveau départ doit être amorcé. En ces temps troublés, nos préoccupations peuvent paraître futiles aux yeux des politiques, cependant notre contribution à la sauvegarde du patrimoine culturel universel demeure une composante inaliénable du devenir de notre civilisation.
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Repenser les règles du jeu
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°133 du 28 septembre 2001, avec le titre suivant : Repenser les règles du jeu