À une collectionneuse belge qui se plaignait auprès de lui que son Poliakoff n’allait pas avec son canapé, le maître conseilla avec flegme de changer de mobilier.
Il lui fallut également beaucoup de tact pour décevoir Greta Garbo : l’actrice voulait lui passer commande d’un tableau rose, pour l’accrocher dans sa chambre de la même couleur. Toute sa vie, Poliakoff, qui n’avait accepté qu’à une seule occasion, après-guerre, de concevoir des imprimés pour une fabrique de tissus du Nord, se méfia de la dimension décorative de l’art, raconte sa petite-fille, Marie-Victoire Poliakoff, dans un très joli livre qu’elle a consacré à son grand-père (Serge Poliakoff, mon grand-père, Éditions du Chêne). Aujourd’hui, le peintre d’origine russe accepterait-il de vendre une de ses œuvres via la plate-forme numérique s[edition] ? Lancée par Harry Blain, fondateur de la galerie Haunch of Venison, et Robert Norton, ancien directeur général de Saatchi Online, s[edition] propose aux utilisateurs de smartphones, de tablettes, d’ordinateurs et d’écrans de télévision, de télécharger en quelques clics une œuvre d’art en édition limitée. De 6 à 600 euros, ces dernières sont authentifiées par un certificat signé de l’artiste : Mat Collishaw, Tracey Emin, Shepard Fairey, Wim Wenders… ou encore Damien Hirst, dont Xylosidase (12 dollars ; édition de 10 000), une œuvre de la série des Spot paintings, arrive en tête des meilleures ventes. Cette nouvelle façon de consommer de l’art est en phase avec l’actualité : la Gagosian Gallery présente justement du 12 janvier au 18 février « The Complete Spot Paintings 1986-2011 », une exposition qui se tiendra simultanément dans les galeries de New York, Londres, Paris, Los Angeles, Rome, Athènes, Genève et Hong Kong.
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Poliakoff aurait-il accepté de réaliser des fonds d’écran ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°643 du 1 février 2012, avec le titre suivant : Poliakoff aurait-il accepté de réaliser des fonds d’écran ?