Le designer est mis cette année à l’honneur avant sa rétrospective au Centre Pompidou.
PARIS - En 1999, Eames, Jacobsen, Mouille ou Prouvé n’étaient pas encore dans les pages de tous les magazines de décoration et restaient peu connus du grand public. Fabien Bonillo fait pourtant le pari de mettre ces noms à l’honneur avec les Puces du design : il réunit une dizaine de marchands le temps d’une journée et organise un événement gratuit et en plein air proposant à la vente du mobilier design original d’après-guerre. La formule fonctionne rapidement, s’étend sur plusieurs jours, déménage quai de la Loire, puis à Bercy Village en 2011.
Après un pic de 70 exposants, l’événement en réunit aujourd’hui une cinquantaine – la crise est passée par là –, majoritairement des marchands provinciaux, mais aussi une quinzaine d’étrangers. Quelle que soit la gamme de prix, d’une centaine à plusieurs milliers d’euros, « L’optique reste la même, explique Fabien Bonillo, acheter des pièces originales, de bonne qualité. Ces pièces peuvent être moins chères que des rééditions. Et si l’objet et sa forme restent primordiaux, ce côté investissement joue aussi : il y a rarement de moins-values sur ces pièces. ». Jean Yves Allemand, fondateur de la galerie du XXe à Poitiers, met également en avant leur qualité : « À produit égal et marque égale, entre un original bien rénové et une réédition, pour la qualité, il n’y a pas photo ! C’est cette position que je défends depuis une dizaine d’années. » Le mobilier d’après-guerre constitue encore le cœur de l’offre avec des créations de Panton, Eames, Saarinen, Matégot, Prouvé… mais les années 1980 et 1990 sont de plus en plus représentées. L’Anglais Nigel Wells (Zigzag modern, Londres) propose du mobilier rare d’Eames et Nelson, Pauline Boyer (Danish Design Rezo, Champigny) une sélection scandinave, Il mondo del Vetro des objets de créateurs italiens. La mode est représentée notamment par Élodie Froc Lusson et ses pièces Courrèges ou Cardin. « Le public s’est élargi, nous accueillons aussi bien les galeries qui viennent acheter en avant première, que les collectionneurs et les amateurs », explique Fabien Bonillo.
Après Andrea Branzi ou Christian Ghion, c’est Pierre Paulin qui est à l’honneur cette année. Le designer bénéficie d’une actualité chargée : édition et vente par Vuitton de dix-huit prototypes conçus pour la société américaine Herman Miller dans le cadre du off de Design Miami Basel, exposition à la galerie new-yorkaise Demisch Danant en mai dernier, et ce, en attendant la grande rétrospective organisée par le Centre Pompidou au printemps prochain. « Impossible de ne pas connaître le nom de Paulin à la fin de l’année ! » s’amuse Jean Yves Allemand, organisateur de l’exposition des Puces du design. « Pourtant, même s’il avait travaillé pour l’Élysée et s’il a eu une production pléthorique, personne ne le connaissait à l’époque. Les designers n’étaient pas starifiés comme aujourd’hui ; de plus, son éditeur Artifort était installé à Maastricht et il y avait peu de revendeurs en France. » Dans l’espace qui lui est consacré, les amateurs pourront acheter des pièces des années 1950, jusqu’aux dernières créations, des premières éditions, des finitions rares ou des pièces moins connues.
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Pierre Paulin, star des Puces du design
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Abonnez-vous dès 1 €Du 8 au 11 octobre, Place des Vins de France-Bercy Village, 75012 Paris, le jeudi 8 octobre 14h-18h et les 9, 10 et 11 octobre 10h-19h, entrée libre, 01 64 03 95 52, www.pucesdudesign.com
Légende photo
Pierre Paulin, ensemble Mushroom 560, 1963. © Galerie du 20e.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°442 du 2 octobre 2015, avec le titre suivant : Pierre Paulin, star des Puces du design