Déballage

Les Puces du design fêtent leur 15 ans

Par Éléonore Thery · Le Journal des Arts

Le 30 septembre 2014 - 507 mots

Le design des années 1950 et 1960 commence à faire place au design contemporain.

PARIS - Le vintage est aujourd’hui à toutes les sauces, de l’industrie automobile à celle du jouet ou du yoghourt. Il y a quinze ans, le terme ne dépassait guère la sphère de la mode et avant tout celle des œnologues qui désignaient avec ce lointain héritier du vieux français « vendange » les crus millésimés.

Voilà pourtant quinze ans que les Puces du design s’intéressent au mobilier que l’on appelle aujourd’hui vintage avec une idée presque osée à l’époque : présenter à la vente du mobilier design original d’après-guerre. « Nous voulions montrer au public qu’il existait un mobilier de qualité des années 1950 à aujourd’hui et en faire un événement à l’esprit libre, organisé à ciel ouvert et gratuit », raconte Fabien Bonillo fondateur de l’événement. La formule fait mouche rapidement. Les puces du design trouvent leur public dès les premières éditions et le nombre d’exposants s’étend. « Au début, nous étions quinze à faire ce métier à Paris, aujourd’hui nous sommes 300 » constate-t-il. L’événement croît jusqu’à devoir déménager par deux fois : du passage du Grand Cerf il s’installe Quai de la Loire, puis à Bercy village où il présente désormais deux éditions par an. Dans le même temps, des formules similaires se développent en Europe, tandis que le public français, lui, se professionnalise : les néophytes sont rejoints par les galeristes ou décorateurs. Et si l’événement a aujourd’hui quelque peu réduit la voilure, crise économique oblige, l’enthousiasme reste là.

Sélection de galeristes spécialisés
Que voir alors aux Puces du Design ? Pierre angulaire du succès de la manifestation, les grands classiques du design des années 1950 à 1970 sont présentés : Prouvé, Eames, Jacobsen, Saarinen… Le succès du mobilier 1950/1960 ne se dément pas, et pas seulement grâce à la mode. « Il faut dire que les pièces de ces années sont bien fabriquées. Le métal est soudé à la main, le bois est massif, quand pour le même prix, vous avez un meuble contemporain en aggloméré », rappelle Fabien Bonillo. La galerie néerlandaise De Kameleon propose des pièces de Paulin ou Mourgue éditées par Artifort, quand la lyonnaise Collection of Design montre des créations de Guariche, Gio Ponti ou Eames. « Nous montrons aussi des pièces peu vues en France, des choses inhabituelles ». L’Italie est bien représentée avec Concept 900 et Modo Italia, tandis que Nigel Wells propose des pièces des États-Unis. Tendance naissante, les années 1980 et 1990 sont de plus en plus présentes. « Nous évoluons de plus en plus vers le design contemporain, c’est un mobilier qui commence à passer en seconde main ». Depuis 2007, la mode a fait son entrée et Élodie Froc Lusson, spécialisée dans les années 1960 en témoigne avec des créations signées Courrèges ou Cardin. Après Andrea Branzi ou les années pop, c’est le designer Christian Ghion qui est l’invité d’honneur de l’événement. Côté prix, chacun trouvera son compte avec des tarifs s’échelonnant de 100 à 15 000 euros.

Puces du design, 31e édition

Du 16 au 19 octobre, Place des Vins de France, Bercy Village, 75012 Paris, de 14h à 18h le jeudi 16 octobre et de 10h à 19h les 17, 18 et 19 octobre, entrée libre, 01 64 03 95 52, www.pucesdudesign.com

Légende Photo :
Vue de stand des dernières Puces du Design, Paris. © Puces du Design

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°420 du 3 octobre 2014, avec le titre suivant : Les Puces du design fêtent leur 15 ans

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