Paris – Pékin

PARIS - L’art d’Asie est sur le devant de la scène parisienne à travers trois ventes susceptibles d’attirer collectionneurs occidentaux et asiatiques. Ainsi, le catalogue de la maison Piasa sur la collection Strycker de laques chinoises est-il rédigé en français, anglais et chinois, « un chinois classique, compréhensible pour les gens de Pékin, Taïwan ou Hong Kong », insiste l’expert Thierry Portier. Les Strycker ont commencé à collectionner les laques chinoises à la fin des années 1930, réunissant des pièces de l’époque Yuan (1279-1368) jusqu’au XIXe siècle. Une rare aiguière hexagonale d’époque Ming, période Jiajing (1522-1566), qui a conservé son couvercle, exposée et publiée, en est un des joyaux. Estimée 300 000 euros, elle est en laque noir et composée de deux couches de laque rouge tixi dit guri sur un corps en étain, à décor gravé de pommeaux d’épée ruyi sur le corps et de rinceaux stylisés dits herbes odorantes xiangcao sur l’anse, le col et le bec verseur. 500 000 euros sont attendus pour une boîte ronde impériale d’époque Ming, période Yongle (1403-1424), en laque rouge sur fond jaune, à décor de pivoines et de lotus dans leur feuillage, marquée au revers de la base.
Christie’s mettra en vente la seconde partie d’une des plus belles collections au monde d’objets d’art chinois en bronze doré et émaux cloisonnés. Le 13 juin 2007, la première partie de cet ensemble réuni par un amateur portugais avait dépassé les 13 millions d’euros (5 fois les estimations), sous un déluge de prix records. En vedette, cette fois-ci, une importante glacière impériale de la dynastie Qing, époque Qianlong (1736-1795), estimée 250 000 euros au bas mot, et une paire de grands diffuseurs de parfum impériaux en forme de pagode, de la même époque, estimée modestement 120 000 euros, devraient à nouveau connaître une flambée des enchères. Enfin, Sotheby’s présentera notamment une exceptionnelle flasque de présentation en porcelaine de la famille rose de la dynastie Qing, avec un décor de mille fleurs organisées autour d’une grande pivoine centrale, estimée 150 000 à 200 000 euros et deux sculptures du Royaume de Dali, de la province du Yunnan, des XIe-XIIe siècles, figurant les deux divinités centrales du bouddhisme : un Acuyoe Guanyin en bronze et une très rare figure en fer du Mahakala en pied, le grand dieu noir gardien de la doctrine, estimées 60 000 euros chacune.