La manifestation à ciel ouvert consacrée aux arts premiers revient pour une 23e édition dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, en plein cœur de Paris.
Le Salon international des arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie, des Amériques et d’archéologie, créé en 2002 est reconnu comme le plus grand salon au monde dans le domaine tant par le nombre de participants que par le nombre d’objets présentés. Il se déroule du 10 au 15 septembre, sous la présidence d’honneur de l’homme d’affaires et mécène Marc Ladreit de Lacharrière.Soixante galeries françaises et étrangères participent à l’événement. Certaines sont des fidèles de la première heure comme les parisiennes Bernard Dulon, Alain & Abla Lecomte, Olivier Castellano et Bernard De Grunne (Belgique). D’autres participent pour la première fois, à l’instar de la galerie Gauchet Art Asiatique (Paris), mais aussi des trois marchands sélectionnés pour intégrer le secteur « Showcase » créé l’an passé : Frank Van Craen (Bruxelles), Grégory Chesne (Lyon) et Christophe Person (Paris), spécialisé en art contemporain africain. Cette édition marque aussi le retour des enseignes Arte y Ritual (Madrid), Ondine et Patrick Mestdagh (Bruxelles) et de la galerie Furstenberg (Paris), qui expose de l’art précolombien.Comme à l’accoutumée, de nombreuses expositions thématiques ont été préparées par les marchands. Parmi celles à ne pas manquer, figurent « Surréalisme : zones de contact. L’Afrique, l’Océanie et l’Amérique du Nord comme lieu de dialogue et de friction », proposée par Charles-Wesley Hourdé et Nicolas Rolland (H+R Art Consult, Paris) – en écho aux célébrations du centenaire du surréalisme, « Nouvelles perspectives de l’art connu sous le nom de Kaka », une exposition inédite de Bruno Claessens, galeriste à Anvers, présentant onze pièces de l’ethnie Kaka ou encore « Vanuatu » chez Jean-Édouard Carlier (Paris).La remise du Prix Pierre-Moos du livre d’art d’Afrique, d’Océanie et d’Amérique organisé en partenariat avec Christie’s – récompensant un ouvrage publié entre 2023 et 2024 – ou l’exposition « Voyages immobiles », en collaboration avec la galerie Huberty & Breyne, de l’artiste François Avril et de sa nouvelle série de peintures et de dessins inspirés d’objets d’art d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques (chez Xavier Eeckhout), ponctuent ce 23e Parcours des mondes.
L’art Yaouré est réputé pour son raffinement et la pureté de ses lignes. « Il s’agit d’un masque d’une qualité exceptionnelle, probablement le plus beau connu dans son style et qui n’a jamais été sur le marché depuis sa collecte en 1950 », expliquent les galeristes Ana et Antonio Casanova. Il jouit également d’une belle provenance, ayant appartenu à l’expert italien Franco Monti, l’une des figures de l’histoire de l’art tribal au XXe siècle.
Galerie Arte y Ritual,
Madrid (Espagne).
Cette pièce fait partie du large corpus de figures de reliquaires Kota, icône de l’art africain. Si elle a appartenu à Édouard Goerg (1893-1969), peintre, graveur et illustrateur français, elle a surtout été publiée dans le catalogue de l’exposition « Arts primitifs dans les ateliers d’artistes » qui s’est déroulée en 1967 au Musée de l’Homme.
Galerie Philippe Ratton,
Paris-6e.
« Cette statue Dogon est une rare sculpture du style N’duleri. Sa redécouverte est importante car cette œuvre a été acquise en 1973 chez le célèbre marchand J. J. Klejman à New York et elle est restée cinquante ans dans une collection privée de Boston », souligne Bernard Dulon. Elle est typique de la statuaire Dogon : un nez en forme de flèche, une tête ovoïde et une allure allongée où avant-bras et cuisses forment des plans parallèles.
Galerie Bernard Dulon,
Paris-6e.
La plupart des masques Parak possèdent un nez pointu (dénommés à tort par les Occidentaux « masques moustiques »). Ce qui fait la particularité de cette pièce – outre le fait qu’elle a appartenu à la mythique collection Jolika, de Marcia et John Friede – est la forme du nez sculpté en zigzag. Ce masque serait-il réversible ? Présenté dans l’autre sens, le nez dessine la forme d’un oiseau stylisé au long bec au centre d’un visage dont les yeux remplacent la bouche et inversement.
Galerie Frank Marcelin,
Éguilles (13).
Cet incontournable de la culture maorie représente toujours un personnage – une figure d’ancêtre – dont on distingue clairement la tête, souvent inclinée, et le corps dont les bras et les jambes sont arqués. Les mains reposent sur les cuisses ou sur le ventre. Ces bijoux, dans une écrasante majorité des cas en néphrite, étaient – et sont toujours – portés par les hommes comme par les femmes, et transmis de génération en génération.
Michael Hamson Oceanic Art,
Palos Verdes Estates, Californie (États-Unis).
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Parcours des mondes, la quintessence de l’art tribal
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°778 du 1 septembre 2024, avec le titre suivant : Parcours des mondes, la quintessence de l’art tribal