New York Paris, allers-retours ?

Après Paris-Europe centrale-Paris, la maison Tajan file les thématiques ping-pong chères à Pontus Hulten avec New York-Paris 1945-2005, le 25 mai. L’objectif est clair : montrer par a   b que la scène artistique française n’est pas éteinte. « Idéalement, on voudrait mettre en parallèle les connivences stylistiques entre Français et Américains. On veut prouver qu’on a de très bons artistes en France, mais il est vrai que la différence se fera sentir au niveau des prix. On n’estime pas de la même façon un Dan Flavin qu’un Georges Mathieu », remarque Julie Ceccaldi, responsable du département art contemporain. Si pour le galop d’essai qu’était Paris-Europe centrale-Paris Tajan avait commis l’impair de proposer des œuvres issues pour la plupart des fonds de tiroirs des marchands, on peut espérer cette fois une certaine virginité, avec notamment des œuvres venant d’une collection de Floride.
La section américaine fait la part belle à un beau tableau cramoisi d’Adolph Gottlieb, Star (1969) estimé 200 000-250 000 euros, une grande toile de Jean-Michel Basquiat de 1984 (600 000-700 000 euros), un petit Mark di Suvero (90 000-120 000 euros) et un Bed-room painting (1983) de Tom Wesselmann (120 000-160 000 euros). Le volet français convoque notamment une composition de 1951 par Poliakoff (150 000-200 000 euros) et une sculpture de Bertrand Lavier baptisée Gris clair (25 000-30 000 euros). Il est toutefois peu probable qu’une thèse quelconque puisse émerger d’un ensemble aussi hétérogène. Si le parallèle entre Mark di Suvero et Bernard Venet ne manque pas de pertinence, difficile de trouver des filiations américaines pour un Poliakoff. Dangers et limites d’une bonne idée.