Si, depuis le début de l’année, le mobilier de qualité moyenne a beaucoup de mal à se vendre à Drouot. Le grand mobilier français du XVIIIe siècle, en revanche, a fait d’excellents résultats en juin, à Monte-Carlo, chez Sotheby’s et Christie’s, ainsi qu’en proÂvinÂce : fin mai, à Cheverny, Me PhiÂlippe Rouillac a adjugé 3,1 millions de francs une très belle commode estampillée Étienne Levasseur. Une saison morne à Drouot s’est toutefois achevée sur un véritable feu d’artifice, la vente fleuve de Me Vincent Wapler.
PARIS. 620 lots, douze heures d’adjudications réparties sur deux jours, les 3 et 4 juillet, un produit de près de 24 millions de francs – la vente de Me Wapler finissait l’année en beauté. Le point fort de la vacation était une collection d’antiquaire de 350 pièces, étonnant mélange d’objets d’art, tableaux, sculptures et meubles, dont beaucoup "de style" Louis XV et Louis XVI. Dû à de grands ébénistes du XIXe siècle, exécuté avec toute l’exubérance et l’assurance de l’époque, ce mobilier a attiré de nombreux enchérisseurs, principalement américains et britanniques. Estimé entre 400 000 et 500 000 francs, un cabinet d’apparat en bois de placage et marqueterie style Louis XV, de F. Linke, copieusement orné de bronzes, a été acquis 2,1 millions de francs par un enchérisseur britannique. Du même ébéniste, une vitrine de style rocaille, vitrée sur trois côtés, lourdement chargée de bronzes et perchée sur quatre fragiles pieds cambrés, a été adjugée 1,4 million de francs, soit sept fois son estimation. Les deux journées de vente ont totalisé près de 24 millions de francs, dont 19 795 000 francs pour la collection d’antiquaire.
Un meuble de style a été la vedette de la dispersion d’objets d’art et de mobilier organisée par Me Jacques Tajan, le 25 juin, à l’Hôtel George V. Constituée en majorité de pièces française du XVIIIe siècle, de bonne qualité et provenant essentiellement de quatre collections privées, la vente a produit plus de 16 millions de francs, avec 206 lots vendus sur 312. Estimé de 300 000 à 400 000 francs seulement, un "serre-bijoux", sorte de cabinet sur pieds, style Louis XVI, d’après un modèle de Riesener, s’est envolé à 1 080 000 francs. Une impressionnante commode en marqueterie Boulle du début XVIIIe siècle, du vrai Louis XIV, s’est également très bien vendue à 1 850 000 francs.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Mobilier : le triomphe du style
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°28 du 1 septembre 1996, avec le titre suivant : Mobilier : le triomphe du style