Si l’année 2000 a été faste pour Christie’s dont le chiffre d’affaires a encore progressé l’an passé, Sotheby’s fait, en revanche, grise mine. L’auctioneer annonce des résultats en baisse et des pertes d’un montant de 189 millions de dollars (1,3 milliard de francs).
PARIS - Le produit des ventes de Christie’s pour l’année 2000 s’élève à 2,3 milliards de dollars, en hausse de 3 % par rapport à 1999. Ces bons résultats ne doivent pas occulter le fait que la progression a été nettement plus faible qu’en 1999, année particulièrement prospère pour l’auctioneer qui avait alors obtenu les meilleurs résultats de son histoire ( 15 % par rapport à 1998). Si les ventes ont crû aux États-Unis ( 13 %) et en Asie ( 18 %), elles ont en revanche perdu du terrain en Europe (-7 %). La maison de vente n’a pas obtenu sur le Vieux Continent de collections équivalentes à celles d’Akram Ojjeh (Monaco) ou des Rothschild (Londres), adjugées en 1999. Les secteurs des antiquités classiques ( 118 %), de l’art asiatique ( 45 %), des tableaux et dessins anciens ( 19 %), des livres et manuscrits ( 18 %) ont été les plus prospères. Les ventes d’art des XIXe et XXe siècles ont, elles, marqué le pas (-2 % par rapport à 1999). Serait-ce un signe avant-coureur de l’épuisement de ce marché ? Cette évolution, si elle se confirmait, serait fort regrettable pour les auctioneers qui réalisent encore une part très importante de leur chiffre d’affaires dans ce domaine.
Les maîtres anciens se portent, en revanche, très bien. Les ventes ont progressé de plus de 19 %, à 240 millions de dollars. Plusieurs records ont été enregistrés dont un très spectaculaire pour un tableau de Rembrandt, Portrait d’une dame âgée de 62 ans, adjugé plus de 28 millions de dollars (lire ci-contre).
Le cru 2000, de bonne tenue chez Christie’s, est nettement plus décevant pour Sotheby’s. L’auctioneer annonce un produit total des ventes de 1,9 milliard de dollars pour un revenu de 397 millions de dollars, contre 442,6 millions l’an passé. Mais aussi, plus grave, une perte de 189,7 millions de dollars. La société a dû provisionner 203 millions de dollars en prévision des charges qu’elle devra payer dans le cadre de la procédure entamée contre elle par le Département d’État américain. Pour couronner le tout, l’auctioneer a souffert d’une baisse de ses ventes de 17 % en Amérique du Nord et de 13 % en Europe. Sotheby’s a commencé à se restructurer en réduisant ses effectifs mais aussi les vacations réunissant des objets de moindre valeur qui devraient se réduire comme peau de chagrin du fait de leur faible rentabilité.
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L’un rit, l’autre pleure
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°124 du 30 mars 2001, avec le titre suivant : L’un rit, l’autre pleure