170 000 F
Cette enchère est allée à une suite
de six fauteuils estampillés Georges Jacob, un des menuisiers les plus talentueux de l’époque Louis XVI. En acajou massif, ces « sièges volants », comme on les appellait à l’époque, ont été conçus pour être facilement transportés d’une pièce à l’autre. Plus légers que les modèles standard, ils sont aussi plus petits que des sièges ordinaires. D’après l’expert Yves Daugier, « ces fauteuils d’une sobriété déroutante mettent en évidence le talent de Georges Jacob, avec leur ligne équilibrée, les proportions parfaites et la beauté de l’acajou. Très étudiés malgré leur simplicité, ils témoignent de l’influence anglaise qui s’est fait sentir dans les années 1780-90 et dont Jacob a été l’un des adeptes et sans doute l’initiateur. Estimés autour de 150 000 F, ils auraient sûrement obtenu bien plus s’ils avaient eu
des dimensions plus importantes ».
Me Archambault, Vitry-le-François, 17 février.
1 000 000 F
Ce tapis du Turkestan appartenait
à la collection Davide Halevim, un grand marchand italien. Vendu à Londres le 14 février, l’ensemble comptait de superbes lots, comme ce tapis dit Khotan, tissé dans le Turkestan oriental vers 1800. L’expert William Robinson, qui l’avait estimé 60 000/80 000 £, explique son prix élevé : « Ce tapis conjugue tous les critères de valeur recherchés : un décor raffiné et original, combinant des motifs purement islamiques, comme l’arbre et les fruits (ici des grenades), symbole de féminité, d’autres d’inspiration chinoise, dans la bordure, stylisés à la façon des tribus, qui se réfèrent à la virilité. A la beauté des dessins s’ajoutent la qualité de la laine et un remarquable état de conservation, sans oublier l’appartenance à la collection Halevim, dont les tapis du Turkestan étaient l’une des spécialités ».
Christie’s, Londres, 14 février.
930 000 F
Moïse et le Monothéisme, dernier texte de Sigmund Freud, a inspiré un livre-objet d’art à Salvador
Dalí, pour lequel il a réalisé des illustrations et la couverture, un bas-relief en laiton argenté. Ce livre imprimé sur satin d’or, qui comprend 18 lithographies originales sur peau d’agneau, était présenté à la vente avec une plaque en or gravée à la pointe de diamant par Dalí représentant la tête de Moïse, dix bois gravés ayant servi pour l’illustration, trois gouaches sur lithographie et six dessins à l’encre sur papier-calque. Selon Robert Descharnes, spécialiste de l’œuvre de Dalí, « il s’agit là d’un prix assez moyen pour des œuvres originales, mais atypiques, ce qui les a sans doute desservies auprès du public français. Affaiblies pendant la période de crise, les cotes de Dalí ont nettement remonté récemment et je pense que ces hausses internationales se répercuteront bientôt sur le marché français ».
Me Ruellan, Press Club de France, 26 février.
2 500 000 F
Achat français pour cette œuvre
de Rembrandt Bugatti, un Léopard marchant en bronze à patine brune, fondu par Hébrard, qui a été l’enjeu d’une bataille entre deux collectionneurs, dont un Américain. Proposée à Lyon
le 4 février, cette sculpture était présentée par l’expert Marc Ottavi. « Ce léopard est représentatif du talent de Bugatti qui réussit à rendre l’attitude détendue et calme du fauve en marche et la puissance
qui se dégage de cette masse de muscles. Une très belle patine et une remarquable ciselure,
où les muscles apparaissent à fleur de peau, ont également conquis les acheteurs ».
Me Anaf, Lyon, 4 février.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
l’œil de l’expert
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°525 du 1 avril 2001, avec le titre suivant : l’œil de l’expert