295 446 euros
(1 938 000 F)
Près de huit fois l’estimation basse. Un prix justifié pour un objet hors du commun, selon l’expert Jean-Marcel Camard. « Ce vase, dit-il, est plus beau que celui du Musée des Arts décoratifs. C’est une incroyable prouesse technique, Gallé est là au summum de son art ». Cette verrerie avait figuré à l’Exposition de 1900. Elle se trouvait dans une demeure de province et ses propriétaires en ignoraient totalement la valeur. Cette enchère marque le retour en grâce de la verrerie Art Nouveau. « Les amateurs sont moins nombreux, dit l’expert, mais les pièces exceptionnelles trouvent toujours preneur ».
Etude Delvaux, Drouot, 2 juillet.
1 688 525 euros
(11 076 000 F)
Estimation haute multipliée par dix pour cette peinture faisant partie d’une série de douze commandées par l’empereur Qianlong pour commémorer son voyage dans le Sud de la Chine
en 1771. Six sont dans les musées, deux en mains privées et deux non localisées. Selon l’expert Thierry Portier, le résultat est d’autant plus remarquable que l’état de conservation est médiocre.
Ce rouleau avait été plié pour correspondre aux dimensions d’une pièce et on y avait découpé une porte. Mais voilà, les objets impériaux, très rares sur le marché, n’ont pas de prix. Celui-là provenait d’une famille française se trouvant à Pékin au début du XXe siècle. Rude bataille entre le Musée de Boston et un collectionneur de Taïwan au bénéfice du premier. A noter que les acheteurs de la Chine intra muros ont animé la vente. Selon les professionnels, il y a désormais de véritables fortunes dans le pays et des amateurs qui tentent de rapatrier leur patrimoine.
Etude Poulain-Le Fur, étude Ricqlès, Hôtel des ventes du Palais, 23 septembre.
850 665 euros
(5 580 000 F)
Prix conforme à l’estimation.
Ce Livre d’Heures de Saint-Brieuc, exécuté vers 1430-40 pour l’amiral de Rohan, seigneur de Montauban et provenant de la bibliothèque Marcel Jeanson, a été préempté par la Ville de Rennes. Le passeport à l’exportation n’avait pas été obtenu. Résultat, les acheteurs étrangers ne se sont pas dérangés. Selon un grand professionnel helvétique, cette merveille aurait pu faire beaucoup plus sur le marché international. Le même prix a salué un autre manuscrit du XVe, Le Livre du Roy Modus et de la Royne Ratio, qui, lui, pouvait sortir de France. C’était plus de trois fois l’estimation haute. En revanche, selon l’expert Emmanuel de Broglie, la situation est ambigüe pour un ensemble fabuleux
de 1331 dessins et aquarelles destinés au Traité des Pesches publié en 1769 par Duhamel du Monceau. Cet ouvrage a été adjugé 517 411euros à un amateur étranger, on ne sait toujours pas s’il pourra quitter le territoire.
Maître Aguttes, Hôtel des ventes
de Neuilly, 10 octobre.
979 393 euros
(6 424 400 F)
Divine surprise pour cette icône de Liz, peinture métallique sur toile, achat d’un collectionneur français, puisque l’estimation basse est dépassée. Pourtant, plusieurs professionnels avaient exprimé leur pessimisme en raison de la situation internationale. Ils se sont trompé : avec un produit de 2 652 672 euros, la vente est la plus importante qui se soit tenue en France depuis dix ans. « L’étude se place en première ligne pour la spécialité, fait remarquer Arnaud Cornette de Saint Cyr, nous avons démontré que l’on peut vendre de l’art contemporain en France et que les prix y sont très fermes ».
En effet, dans la même vente, Flowers de 1964 s’est négociée à 354 596 euros. A comparer avec
les 347 000 $ obtenus à New York pour une pièce comparable le 15 novembre 2000, alors que le marché était en pleine euphorie.
Etude Cornette de Saint Cyr,
Drouot-Montaigne, 13 octobre.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°532 du 1 décembre 2001, avec le titre suivant : l’œil de l’expert