Colnaghi, fondée à Paris en 1760, est aussi la plus ancienne maison de vente d’œuvres d’art de Londres. Elle est aujourd’hui à vendre. Son directeur général Jean-Luc Baroni a annoncé la semaine dernière sa décision de quitter la société pour créer une entreprise privée à son nom.
LONDRES (de notre correspondante) - Le groupe Oetker, société alimentaire installée en Allemagne, propriétaire de Colnaghi, a contacté Jean-Luc Baroni il y a plus d’un an pour lui proposer de racheter la maison. Mais Jean-Luc Baroni a décidé de monter une entreprise plus petite et plus souple, qui n’aurait pas de frais généraux comparables à ceux d’une grande société telle que Colnaghi, avec ses locaux hors de prix sur Bond Street. Selon un porte-parole du groupe Oetker, plusieurs options sont actuellement à l’étude. Konrad Bernheimer, marchand à Munich, a fait savoir qu’il serait intéressé pour le rachat de Colnaghi. Le groupe Oetker est propriétaire de trois bâtiments sur Bond Street, aux numéros 13, 14 et 15, dont Colnaghi n’occupe qu’une partie. Il n’est pas question de vendre les locaux, mais plutôt de rechercher un nouveau locataire.
Jean-Luc Baroni travaille pour Colnaghi depuis 1982, lorsqu’il s’est associé à Richard Herner, alors propriétaire de la maison, en vue de la création d’un nouveau département de dessins. Le groupe Oetker a acheté Colnaghi en 1986 et a souscrit 49 % des actions de la société Jean-Luc Baroni Ltd. Dix ans plus tard, en 1996, Jean-Luc Baroni a signé un accord de collaboration d’une durée de cinq ans avec Oetker afin de diriger le département des peintures. Dans le cadre d’un accord de partenariat, Jean-Luc Baroni a accepté de vendre l’ancien stock moyennant une commission, tandis qu’il créait une société indépendante appelée Luca Baroni Ltd, non financée par le groupe allemand. Elle a été chargée du nouveau stock, comprenant notamment un dessin de Michel-Ange d’une valeur de 6 millions de dollars, ainsi qu’un Cuyp de 2 millions de dollars.
Selon cet accord, le groupe Oetker ne percevait aucun des bénéfices générés par la vente des pièces achetées après 1996, ce qui était financièrement désavantageux pour le groupe. Selon les chiffres publiés par Paul Edward, Colnaghi a réalisé, en l’an 2000, 750 000 livres sterling de résultats nets, après plusieurs années de pertes. Le groupe Oetker vient de refuser une offre émanant de Jean-Luc Baroni, qui lui proposait d’investir dans la nouvelle société spécialisée en peinture, et a décidé de mettre un terme à ses activités dans le marché de l’art. Jean-Luc Baroni est très respecté dans le monde de l’art. Au cours des dernières années, il est devenu l’un des principaux acteurs du marché des dessins de maîtres anciens, battant souvent aux enchères le Metropolitan Museum et le Musée Getty.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Liberté chérie
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°138 du 7 décembre 2001, avec le titre suivant : Liberté chérie