Les digues dressées entre l’art et le marché se lézardent bien souvent. Exposition non-commerciale, la Biennale de Venise offre ainsi aux collectionneurs l’opportunité d’emporter des œuvres fraîchement sorties des ateliers. Le milliardaire François Pinault a ainsi acheté contre cinq autres institutions, dont le MoMA de New York, les neuf grands tableaux de Sigmar Polke présentés dans le pavillon international. « Polke a finalement choisi François Pinault car il y aura une salle permanente à la Pointe de la Douane » (lire p. 3), nous a indiqué le courtier Philippe Ségalot. De leur côté, la collectionneuse de Miami Rosa de la Cruz et l’amateur grec Dakis Joannou jouaient des coudes auprès d’Andrea Rosen (New York) pour se saisir de l’intégralité du pavillon canadien conçu par David Altmejd. De fait, une autre œuvre présentée simultanément à la foire de Bâle a vite trouvé preneur pour 85 000 dollars. Une sacrée embardée pour un artiste dont une sculpture valait 55 000 dollars l’an dernier. « L’effet Venise » a fait réviser les prix d’autres créateurs. Après avoir vendu pour 145 000 dollars à un musée australien la vidéo en triprojection du collectif AES F, visible sur le pavillon russe, le galeriste Marco Noire (Turin) a cru bon exiger 250 000 dollars pour une autre vidéo présentée sur Art Basel. Une folie des grandeurs qui peut faire « pschitt ».
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Les vases communiquant de Venise à Bâle
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°262 du 22 juin 2007, avec le titre suivant : Les vases communiquant de Venise à Bâle